Il faut signaler aussi, que « l’approvisionnement en poudre de lait s’est raréfié depuis l’instauration du dispositif des licences d’importation ».
Les producteurs algériens de lait sont en difficulté. C’est ce qui ressort de la conférence de presse organisée aujourd’hui, à Alger, par une trentaine de membres de l’APAB (Association des Producteurs Algériens de Boisson).
« Les producteurs de lait rencontrent des difficultés en matière d’approvisionnement en poudre de lait, nécessaire à industrie de transformation de lait et produits laitiers. Il s’agit, en l’occurrence, de la poudre de lait (à 26% MG et à 0% MG) ainsi que des fromages de fonte (type Cheddar) », a déclaré le président de l’APAB, Ali Hamani, lors de la conférence de presse organisé au siège de l’association.
Une situation susceptible de pousser de nombreux producteurs à mettre la clé sous le paillasson si « l’Etat n’intervient pas pour changer la réglementation en cours », s’est indigné, de son côté, Fawzi Berkati, P-DG du groupe Tchin-Lait et pré. L’intervenant a signalé que « cette filière emploie environ 30.000 salariés qui risquent de se retrouver au chômage ».
Selon lui, « les producteurs ont adressé, à plusieurs reprises, des écrits au ministère de l’Agriculture et même au Premier ministre pour attirer leur attention sur la situation, mais ils n’ont obtenu aucune réponse».
Entre janvier et septembre 2018 les statistiques de l’APAB montre que « les quantités de matières premières réellement attribuées aux producteurs n’ont pas dépassé les 40% de leurs capacités de production, et certains ont reçu des quotas de 20% », regrette Ali Hamani. « Encore pire, une régression significative a été enregistrée pour au3ème trimestre 2018, sans dépasser la moyenne de 20% des besoins exprimés », a-t-il ajouté.
Le président de l’APAB a précisé, que cet appel de détresse lancé par les producteurs de lait et dérivés ne concerne pas « les fabricants de lait partiellement écrémé, pasteurisé, en sachet et subventionné par l’Etat ». Ces derniers représentent à eux à eux seuls 116 laiteries dont 16 appartiennent au secteur public (Groupe GIPLAIT) et qui sont régulièrement approvisionnées par I’ONIL.
Les licences d’importation font défaut
Il faut signaler aussi, que « l’approvisionnement en poudre de lait s’est raréfié depuis l’instauration du dispositif des licences d’importation », indique le président de l’APAB. Une raréfaction qui « s’est accentuée à partir du début de l’année 2018, conséquemment aux difficultés pour les transformateurs- industriels, d’obtenir les dérogations sanitaires d’importation (DSI), comportant les quantités sollicitées ».
Ces DSI « sont considérées, au sens de la réglementation en vigueur, comme étant des licences d’importation automatiques mais, par la force des choses, elles sont devenues des autorisations sanitaires vétérinaires, quantitatives et limitatives, constituant véritablement un frein aux producteurs et aux investisseurs de la filière », précise Fawzi Berkati.
Selon les producteurs, dont certains étaient présents à la conférence de presse (Danon Algérie, Hodna Lait, Falit …) la dérogation délivrée par les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture présente une grande problématique. D’abord, « il y a une absence flagrante de coordination entre le ministère de l’Agriculture et celui du commerce en plus de l’absence d’une critériologie dans l’évaluation des besoins de chaque producteur pour identifier leurs besoins».