«Cette interdiction s’inscrit dans le cadre d’une série de dérapages que connait l’université Alger 3 depuis des mois», soutient le sociologue.
Le sociologue et ex-enseignant universitaire algérien Nacer Djabi a été interdit par la direction de l’université d’Alger 3 de donner une conférence sur les élections à la faculté de sciences politiques.
Initialement invité à intervenir, le sociologue a été contacté mercredi, la veille de la conférence, par les organisateurs de l’événement pour l’informer de l’annulation de la conférence. Motif : la situation actuelle de l’université ne permet pas d’organiser un tel événement, indique le concerné sur son compte facebook.
Contre toute attente jeudi matin, il apprend par le biais des enseignants de la faculté en question que la conférence n’a pas été annulée. « J’ai appris jeudi matin, que la conférence se déroulait comme prévue. C’est juste mon intervention qui a été évacuée du programme après l’intervention personnel du recteur de l’université d’Alger 3 », explique le chercheur sur facebook. Quant aux raisons de cet agissement, le sociologue avance ses positions politiques hostiles au pouvoir. « Le recteur a évoqué mes positions politiques hostiles au pouvoir pour justifier aux organisateurs de la conférence sa décision de me supprimer de la liste des intervenants ».
Dans une déclaration à Maghreb Emergent, le sociologue se dit étonné par l’attitude du recteur qui porte atteinte, par sa décision, à l’image de l’université algérienne. « J’allais intervenir sur la sociologie électorale en Algérie. C’est un thème purement académique qui n’a aucune arrière-pensée politique », a-t-il expliqué. Il ajoute : « J’ai toujours donné des conférences de ce genre en Algérie et ailleurs. C’est la première fois qu’on m’interdit d’intervenir dans un rendez-vous académique ».
Expliquant cette situation, le sociologue estime que l’interdiction est venue de la personne du recteur qui fait dans l’excès de zèle. « Je ne pense pas que la décision d’interdire mon intervention est venue des hautes autorités du pays », dit-il avant de revenir sur la situation qui prévaut à l’université Alger 3 depuis le début de l’année 2017. « Cette interdiction s’inscrit dans le cadre d’une série de dérapages que connait l’université Alger 3 depuis des mois. Il est utile de rappeler que ce sont ces mêmes responsables de l’université qui ont mobilisé des étudiants pour agresser des enseignants et qui sont aussi intervenu pour orienter et censurer une thèse de doctorat », rappelle le chercheur.