Nous publions ici la réponse de Smaïl Chikhoune, président du Conseil d’affaires algéro-américain à l’enquête de Maghreb Emergent
sur le double partenariat d’’AIAG, en Algérie, avec le groupe Lacheb et Tifra Lait.
J’ai lu avec attention les deux articles publiés le 11 et 12 février dans votre journal par M. Ferhat Ait Ali concernant les projets des partenaires algériens avec le consortium américain dirigé par le groupe AIAG.
Je souhaite exercer mon droit de réponse en mon nom personnel et au nom du Conseil d’affaires algéro-américain que je préside. Car j’ai été attaqué et mis en cause par une analyse d’une expertise qui devait consacrer l’objectivité dictée par l’approche scientifique.
Tout d’abord je tiens à dire que nous attachons beaucoup d’importance aux avis objectifs des experts algériens, dès qu’un projet de partenariat initié par le Conseil d’affaires algéro- américain) voit le jour.
Ces projets algéro-américains ont toujours suscité moult questionnements, ce qui nous réjouit à plus d’un titre : l’enrichissement par l’information que génèrent ces interrogations et l’opportunité qu’elles offrent pour présenter un nouveau mode de gestion pour des partenariats algéro-américains.
Toute analyse ou critique est la bienvenue et contribue fortement à la réussite de ces projets. Mais que ces critiques et analyses soient le fruit d’un effort objectif, lequel effort suppose des interviews et des déplacements pour mieux comprendre la genèse et l’évolution de ces partenariats.
L’article écrit par l’expert financier (Ferhat Ait Ali, NDLR) me laisse perplexe. Ma réaction serait très positive si son expertise était accompagnée de celle d’un agronome pour éclairer l’opinion public sur l’importance ou non, la viabilité ou non de ces projets. Là, on se serait même peut-être inspiré de ses connaissances pour revoir, s’il y a lieu, les données et la méthode à suivre. Or, cet article m’a tout l’air d’être une attaque subjective pour je ne sais quelle raison, si ce n’est celle de remettre en question l’appel à l’investissement étranger en Algérie. Par investissement, j’entends bien l’implication du partenaire américain financièrement et technologiquement pour faire barrière définitivement à l’importation tous à azimut.
Ce type d’investissements (méga-projets) mettra définitivement fin à l’importation de la poudre de lait, des semences de la pomme de terre et des céréales. Ces projets ouvriront aussi la porte à la formation spécialisée et contribueront à l’offre d’emploi à des milliers d’algériens dans les régions les plus éloignées d’Algérie.
L’attaque de l’expert financier visant le dénigrement et le doute dans le travail des experts (confrères) des plus grandes universités américaines ne peut être justifiée. Car les propos sont non vérifiés, subjectifs et souvent hors contexte pour un expert dont la préoccupation doit être la vérité scientifique.
Je citerai pour illustrer le manquement aux bases fondamentales de toute analyse :
– Aucune références faite, dans l’article, au partenaire américain qui est un consortium formé avec l’expertise de la compagnie Valley pour l’irrigation, John Deere pour les tracteurs puissants, Spudnik pour les équipements de grandes récoltes, S&W Seed pour la semence de pommes de terre, céréales et aliments de bétails, BouMatic pour les équipements de fermes de vaches laitières, Five-G pour la conception et la construction de méga-fermes de plus de 10.000 vaches et World-Wide Sirus pour l’amélioration de la race.
– Aucune référence faite au 3ème partenaire nommé Mr. Dirk Parkinson, le plus grand producteur (depuis 3 générations) de semences de pommes de terre de l’Idaho. Pour rappel l’Idaho est l’Etat référence en matière de culture de semences de pomme de terre dans le monde.
Ces informations et les CVs de ces trois partenaires sont sur le site web du consortium (www.AIAGUS.ORG).
– Pourquoi l’article ne précise-t-il pas que l’adresse de l’entreprise est dans un bâtiment incubateur de sociétés au sein d’une université prestigieuse qui est l’Université de Georges Mason.
– Il relève l’inexistence de ressources humaines alors que dans ce genre d’entreprise, la concentration des moyens financiers et humains s’effectue sur les lieux des projets.
– Pourquoi fait-il référence à deux partenariats algéro-américains, si bien que la seule société mixte algéro-américaine est celle d’El Bayadh qui, pour sa phase de lancement, a déjà mobilisé une quinzaine de techniciens américains et 50 Algériens recrutés dans la wilaya d’El Bayadh sur site.
– Quant au deuxième partenaire algérien, le partenariat est à ses débuts avec la signature d’une lettre d’intention. Le projet est à la phase de pré-étude de faisabilité, pour laquelle des experts américains se sont déplacés à Adrar afin de prospecter les lieux ; d’autres suivront pour des analyses plus approfondies.
– Enfin, il est fait référence aux concessions données : si l’expert savait et faisait confiance aux lois de la République algérienne, il aurait su que les concessions sont exclusivement données au partenaire purement algérien et non à l’entité mixte.
– L’expert s’attaque ensuite à ma personne (sur sa page Facebook), en outrageant l’éthique, devant caractériser tout expert, en faisant référence à mon quartier et en m’adressant des propos insultants, touchant par la même, à la souveraineté nationale Algérienne. Quelle lecture pourrais-je faire de cette attaque ? Est-ce parce que je veux contribuer au développement de l’économie algérienne par la réduction de l’importation et l’encouragement de l’exportation des produits agricoles ? Ou y’a-t-il d’autres motivations ?
Je conclue par mon invitation, à l’adresse de l’expert financier (Ferhat Ait Ali, NDLR) et à toutes personnes intéressées ou inquiètes à nous rendre visite sur le site du projet d’El Bayadh, pour constater et témoigner de la réalité de ce partenariat algéro-américain, premier dans son genre à la 3ème semaine du mois de mars. Une conférence de presse y sera organisée en présence des partenaires américains et algériens, les experts et les managers travaillant sur place.
Le futur nous informera sur les intentions et les motivations des uns et des autres…
Smaïl Chikhoune,
président du Conseil d’affaires algéro-américain
Lire l’enquête de Maghreb Emergent :
Algérie : L’américain AIAG de l’agriculture saharienne a tout l’air d’un passager clandestin dans le partenariat (enquête, 1re partie)
Algérie- Comment l’américain AIAG peut tirer profit d’un investissement irréalisable (enquête, 2e partie)