Cet article d’Al Huffington Post Algérie fait le point sur le tourisme dans la région jijélienne : énorme potentiel et points noirs multiples au nombre desquels les embouteillages et un manque flagrant d’infrastructures.
Charmés par la beauté des paysages, Malek et sa petite famille n’ont, cependant, pas été en mesure de visiter tout ce qu’ils avaient prévu. A cause des embouteillages. « Seul point noir de ce séjour », estime le père de famille : « Pour les sorties, il fallait prévoir de partir très tôt et de revenir de bonne heure, sinon on restait coincé pendant des heures dans le trafic. » En dix jours, Malek n’a croisé aucun gendarme, ni policier.
Ilhem, 27 ans, connaît bien la route étroite Béjaïa-Jijel. Cette native de la ville, qu’elle a quittée il y a six ans pour étudier à Alger, y retourne régulièrement. Mercredi dernier, en rentrant à Jijel pour quelques jours, elle s’est retrouvée bloquée pendant des heures dans les embouteillages à l’entrée de la ville à cause de la « circulation catastrophique ».
« Le bus est resté coincé une vingtaine de minutes au niveau du tunnel de Ziama », raconte la jeune fille, qui ne décolère pas : « J’ai cru que nous allions mourir asphyxiés. »
« Plus on s’approchait des endroits touristiques, plus il y avait de monde mais il n’y avait aucun agent public pour réguler la circulation. C’était les parkingeurs qui faisaient leur loi », dénonce Ilhem qui pointe « l’absence flagrante de l’Etat ».
Et la circulation est loin d’être le seul exemple de cette anarchie régnante, qui s’aggrave avec l’augmentation du nombre de touristes. Les maisons ont poussé comme des champignons le long de la côte, les bouteilles en plastique s’amoncèlent sur le littoral, les trottoirs sont en piètre état et les stationnements ont tous été privatisés.
« Ce n’est pas du tourisme, c ‘est une foule qui déambule et qui ne sait pas où aller. Il n’y a pas d’infrastructures de tourisme dans la ville et ses environs et il n’existe aucune régulation pour le secteur », juge, sévère, un habitant de Jijel depuis toujours.
« Les gens louent des appartements à n’importe quel prix et n’importe comment. Cette année la location est arrivée à 8.000 dinars la nuit », s’indigne ce septuagénaire travaillant en libéral.
« Jijel est une ville qui a un fort potentiel touristique pour ses plages, ses montagnes et sa beauté naturelle mais l’Etat ne fait rien pour garder la nature ; ils l’abandonne ou la bétonne », conclut-il, amer.