Le port de Bejaia subi de plein fouet les restrictions imposées aux importations par le gouvernement en vue de contrôler le déficit commercial qui affecte le pays depuis 2015. L’activité de cette importante infrastructure portuaire a connu durant les trois premiers mois de l’année en cours un recul de près de 5%, indique le rapport d’activité trimestriel du port de Bejaia posté sur son site Internet. « Le trafic global a connu durant le premier trimestre 2018 une décroissance de 4,94%. Cette dernière a été engendrée par le recul du trafic hydrocarbures aussi bien à l’export (-11,47%) qu’à l’import (-15,27%) », Lit-on dans le rapport. Quant au trafic hors hydrocarbures, il a connu une stabilité à l’import (+0,88%), et un recul de -5,44% à l’export.
Le trafic des vracs liquides a connu un fléchissement de -11,19%, au cours de ce premier trimestre de 2018, dû à la baisse du pétrole brut et celle des oléagineux à l’export, ainsi que les hydrocarbures raffinés à l’import.
« Les vracs solides ont enregistré une hausse de 5,13% grâce à la progression des importations du blé de 96,88% et celles du soja de 45,88%. Toutefois, les autres céréales et le sucre en vrac ont enregistré une baisse respectivement de -14,98% et -11,34% », note le document.
Les marchandises diverses ont connu également une baisse. Elles ont connu une baisse de 6,38%, soit un écart de 54.618 tonnes. A l’import, la régression enregistrée a été de -10%, par contre, à l’export, une hausse de 11,14% a été enregistrée.
Par ailleurs, l’attente moyenne en rade a connu une nette amélioration passant de 2,63 jours au premier trimestre 2017 à 1,19 jours au premier trimestre 2018, soit une baisse de 1,44 jour. Quant au séjour moyen à quai, il est passé de 2,89 jours au premier trimestre 2017, à 3 jours à la même période de 2018.
La baisse du nombre de navires a induit une baisse de la jauge brute globale des navires de 1,41%. L’on note aussi que malgré une baisse dans le nombre des navires cargos (-1) et céréaliers (-1), la jauge brute a progressé respectivement de +2,96% et +9,41%.
L’autre élément positif souligné par le rapport est la hausse des exportations du sucre. Elles sont passées 90 494 tonnes entre le 1er janvier et le 31 mars 2017 à 97 541 tonnes pour la même période cette année, soit une hausse de 7,79%. Le nom de l’exportateur n’a pas été mentionné mais, nous savons que le groupe Cevital est la seule entreprise algérienne qui exporte le sucre via le port de Bejaia. Ce groupe, rappelons-le, détient à l’intérieur du port la plus grande raffinerie du sucre en Afrique voire au monde.
Notons que l’activité du port de Bejaia a connu un recul de 1,29% en 2017 par rapport à l’année 2016. Cette baisse continue de l’activité s’explique par les restrictions aux importations imposées par le gouvernement sur près de 1000 produits. La situation risque de durer encore au cours des prochaines années, si le gouvernement persiste dans sa politique hostile aux importations.