L’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) distingue entre les bénéficiaires d’aide à la création d’entreprise ayant des difficultés financières et les fraudeurs qui se sont livrés à des pratiques frauduleuses contraires «au pacte qui les lie avec l’Ansej ».
Les jeunes dirigeants de microentreprises en difficulté financière ne seront pas poursuivis en justice et peuvent trouver des solutions comme le rééchelonnement de la dette ou l’accompagnement a indiqué lundi, Mourad Zemali, DG d’Ansej lors d’une rencontre au siège d’El-Moudjahid. L’ANSEJ ne saisira pas la justice contre les jeunes entrepreneurs en difficulté de paiement ou contre des microentreprises en échec, a-t-il indiqué.
A une question sur le cas de 2000 jeunes bénéficiaires de crédits poursuivit au pénal, Mourad Zemali a précisé qu’il s’agissait de « cas différents les uns des autres. » « Il s’agit de gens qui ont bénéficié de l’aide Ansej mais qui ont soit vendu leurs équipements, soit ils l’ont revendu au fournisseur initial à moindre prix » précise le directeur de l’Agence.
Pour les microentreprises en difficulté financière, Mourad Zemali rappelle qu’au bout de trois échéances semestrielles impayées, « la banque saisit le fond de garanti qui alerte à son tour l’Ansej ». A ce stade, « l’Ansej entre en contact avec le jeune promoteur pour essayer de trouver des solutions –éventuellement- à travers un accompagnement » ajoute-t-il.
Dans tous les cas, « le jeune entrepreneur ne sera pas poursuivi en justice car il s’agit d’un échec dû aux réalités du marché » a-t-il indiqué. « « Je tiens à souligner qu’il y a une différence entre une microentreprise en échec et un jeune en échec » a-t-il ajouté.
Mourad Zemali s’est d’ailleurs félicité de la dernière déclaration du ministre des Finances, M. Babaammi appelant les banques à mettre en place un mécanisme de rééchelonnement de dettes.
« Ce n’est pas de l’argent perdu »
Le bilan 2016 de l’ANSEJ, où l’agriculture est en tête des secteurs d’activités, est marqué par une hausse du recouvrement. « Il n’y a pas de gel de financement pour des secteurs d’activité, on fait plutôt à la carte » a déclaré Mourad Zemali.
Outre l’aspect « créateur de richesse », le financement des projets se fait, selon ce responsable, au cas par cas. « Par exemple si un wali fait état d’un manque de projets au niveau d’une ville dans un secteur défini, l’Ansej favorisera des porteurs de projets afin d’y remédier à cela ».
L’agriculture est en tête avec 31% du total des projets financés en 2016. Le secteur de « l’industrie et maintenance » arrive en deuxième position (24%), suivi par les activités libérales (6%) et en dernier l’artisanat (3%).
2016 a été, selon les déclarations de Mourad Zemali, celle de « l’autofinancement » car au moins 55% des projets financés par l’Ansej l’ont été fait grâce au recouvrement, sans solliciter de fait le trésor public.
Depuis la création de l’Ansej, l’Etat aura octroyé 358 milliards de dinars (3 milliard de dollars) pour financer les 367 980 microentreprises créés jusqu’en 2016. Le DG de l’ANSEJ affirme que ce financement s’inscrit dans une approche économique. « Ce n’est pas de l’argent perdu » a-t-il assuré indiquant par ailleurs que l’Etat a recouvert à ce jour plus de 26 milliards de dinars.