Le haut fourneau numéro deux de l’ancien complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba), l’actuel ArcelorMittal Algérie (AMA) est à l’arrêt depuis juillet dernier en dépit des tentatives de sa réanimation pour permettre la reprise de la production dans les laminoirs à froid et à chaud.
Sa torche qui se dégageait dans le ciel de Annaba, n’est plus visible pendant plus d’une soixantaine de jours, suscitant les inquiétudes au sein du collectif des sidérurgistes, avons-nous appris auprès de ces derniers. L’arrêt du haut fourneau numéro deux, qui alimente les deux aciéries à oxygène en fonte liquide, a donné lieu, en début de semaine, à une première mesure de la direction générale d’ArcelorMittal Algérie portant dispatching des travailleurs du laminoir à froid (LFR ), vers d’autres installations et structures de l’usine, indiquent nos sources.
La rupture des stocks des produits semi finis serait à l’origine de cette mesure, qui risque de toucher le laminoir à chaud (LAC) dans le cas ou le haut fourneau numéro deux demeure hors service. Le recours à l’importation de brames et de biellettes pour faire fonctionner les laminoirs à chaud et à froid est une éventualité qu’il ne faut pas écarter, selon des cadres dirigeants du complexe.
ArcelorMittal pipes et tubes d’Algérie a été contrainte d’importer des lingots de Pologne pour la fabrication de tubes au complexe d’El Hadjar, nécessaires à l’exécution d’un contrat signé avec Sonatrach pour la fourniture de pipelines au projet de gazoduc Illizi Djanet, long de 420 km. Un volume de 10.000 tonnes de biellettes a été importé pour le fonctionnement du laminoir a froid en rupture de matières depuis l’arrêt du haut fourneau numéro deux depuis juillet dernier.
Poursuites contre des ex-employés
En plus de ses installations frappées de désuétude, le fonctionnement du complexe sidérurgique d’Arcelor Mital a connu d’autres perturbations suite à des mouvements de protestations menées par d’anciens employés qui réclament leur réintégration. Selon le responsable de la communication au sein du complexe, trente cinq personnes vont comparaitre devant la justice à Annaba suite à deux plaintes déposées par la direction générale de l’entreprise. La première plainte qui a été déposée samedi dernier par devant le tribunal de Annaba concerne 20 personnes, des ex-employés dans le secteur de la sous-traitance, qui ont bloqué les opérations de débarquement de produits semi finis importés et destinés au laminoir à froid en rupture de stocks depuis l’arrêt du haut fourneau numéro deux en juillet dernier, précise la même source.
La seconde plainte a été déposée lundi au tribunal d’El Hadjar à l’encontre de 15 personnes, des ex employés dans la sous traitance pour avoir occupé illégalement le laminoir à froid et empêché l’activité au sein de cet atelier. Les personnes mises en cause revendiquaient leur intégration au sein du collectif des travailleurs d’ArcelorMittal Algérie. Elles faisaient partie d’un contingent de 240 personnes retenues pour être intégrées graduellement au sein des effectifs de l’entreprise ArcelorMittal, Algérie conforment à un accord signé avec le syndicat. Les actions de protestation qu’elles viennent de mener au port de Annaba et au niveau de l’enceinte du complexe sidérurgique, risquent de compromettre leur chance d’être intégrées dans le collectif des travailleurs d’arcelorMittal Algérie, a estimé la mémé source.
S’étalant sur une superficie de plus de 800 hectares, l’ancien complexe sidérurgique d’El Hadjar dont 51% des actions détenues par Sider et 49% par le Groupe ArcelorMittal, emploie actuellement quelque 5.000 salariés pour une capacité théorique de production de 1.8 million de tonnes de produits sidérurgiques.