L’Algérie va lancer prochainement un appel à l’investissement international pour la répartition des zones choisies pour la phase d’industrialisation du programme des énergies renouvelables. Les responsables rassurent quant aux assouplissements fiscaux, administratifs et fonciers.
La production de 22 GW d’électricité d’origine renouvelable ne sera pas financée par l’argent public, a confirmé ce 12 avril, M. Chahar Boulakhras, Pdg de l’entreprise de l’électricité et énergies renouvelable SKTM, à Maghreb Emergent. Lors de la conférence sur « le photovoltaïque et son raccordement au réseau électrique en Algérie », tenue à Alger par la Chambre Algéro-Allemande de Commerce et d’Industrie (AHK ), le Pdg de SKTM affirme que beaucoup d’investisseurs étrangers « sont prêts à venir financer les projets des énergies renouvelables ».
La déclaration de M. Boulakhras est sans ambages : le financement, maintes fois présenté comme principal défi de la transition énergétique, ne va pas incomber à l’Etat. A ce propos, une source au ministère de l’Energie ayant requis l’anonymat, nous a annoncé « qu’un appel à l’investissement international pour répartir les lots de production propre est en cours de préparation, et sera lancé prochainement ».
Système de dispatching des zones
Si le potentiel de production des énergies renouvelable est énorme, l’Algérie prévoit de répartir les zones ( 21 zones sont identifiées pour un périmètres de 10 km2 chacune) sur les investisseurs étrangers. Le Pdg de SKTM qui est une filiale de Sonelgaz, assure que l’Algérie offre un cadre réglementaire favorable, par l’assouplissement de la fiscalité, et l’offre d’une garantie d’achat sur un contrat de 20 ans.
« Cette mesure est très attractive », estime M. Boulakhras. Ce dernier qui annonce la fin de la phase pilote 2011-2016, affirme que l’Algérie est en train de travailler dans un projet de jumelage avec l’Union Européenne pour entamer la phase d’industrialisation. « Nous sommes dans les délais, et nous pensons atteindre les délais de la deuxième phase 2017-2025 », a-t-il estimé.
Le foncier, où l’inquiétude majeur des investisseurs
Lors du débat, les investisseurs privés algériens ont fait part de leur inquiétude quant à la législation régissant l’octroi du foncier. Le changement de cette dernière qui prévoyait auparavant l’octroi des licences d’occupation foncière par les wilayas, stipule désormais la centralisation de la prise de cette décision.
« Le changement de la législation concernant l’octroi du foncier nous a complètement chambardé. Etant donné que la délivrance des occupations de fonciers se fait par appel d’offre ministériel, nous ne sentons pas rassurés », exprime l’un des investisseurs. Le Pdg de SKTM rassure : « les wilayas qui coordonnent avec la tutelle vont se bousculer pour mettre à votre disposition les assiettes foncières ». La disponibilité de ces parcelles concernent surtout les régions des hauts plateaux et du sud s’accordent à le préciser les différents intervenants. Mais, « le foncier agricole sera préservé quoi qu’il arrive », confirme M. Boulakhras.