L’industrie du textile fait face à de nombreuses difficultés. Outre la difficulté à pénétrer le marché grand public, la formation de la main d’œuvre demeure le point faible du secteur.
A l’occasion d’une conférence de presse, tenue ce lundi à Alger pour annoncer le programme des dix jours (14-24 mars) des « journées du textile algérien », M. Ahmed Benayad, directeur de la filiale C.H (confection et habillement)du groupe industriel public GETEX, a dressé un tableau peu reluisant de la situation de son secteur d’activité, qui fait face à un nombre important d’obstacles.
Le responsable a, d’emblée, déploré le fait que les entreprises du secteur n’arrivent pas à pénétrer le marché « grand public ». Au fait, ces entreprises ne survivent que grâce aux commandes des institutions publiques.
Pour fournir le marché national « grand public », les entreprises publiques trouvent beaucoup de difficultés en raison de la prédominance des circuits informels. ‘’Avant les grossistes trouvaient normal de venir s’approvisionner chez nous et de payer par chèque. Aujourd’hui ce n’est plus le cas !‘’. Du fait de cette situation, ‘’nous n’avons plus besoin de représentants commerciaux‘’ qui démarchent les vendeurs et les grossistes du secteur textile. M. Benayad a expliqué, en outre, que leurs produits sont vendus à travers leur propre réseau de magasins sur le territoire national. ‘’Nous avons une production de manteaux, de costumes, de tailleurs pour femme, et des chemises d’excellente qualité, et une cinquantaine de magasins répartis entre les grandes villes‘’, a-t-il précisé.
La formation, le point faible
Le secteur fait face à une autre difficulté non moins contraignante. Il s’agit du renouvellement des compétences. ‘’Nous subissons le départ en retraite des compétences, sans pouvoir assurer la relève‘’ regrette M. Benayad. En effet, la formation professionnelle ressort comme ‘’le point faible‘’ du textile en Algérie. Un avis que partage également M. Samir Pain, directeur du projet « les journées du textile » et créateur de la Algiers Fashion Week. Une lacune rattrapable à travers des partenariats étrangers, selon M. Benayad, à l’image de ce qui se fait en Tunisie ou au Maroc.
Dans ce même ordre d’idée, M. Benayad s’est félicité du partenariat turquo-algérien : Tayal, dont ‘’60% de la production serait destinée à l’exportation.‘’ Le projet en phase de réalisation et inscrit dans le cadre 49/51, prévoit une production importante (en millions de mettre) et un centre de formation intégré. Ce partenariat qui se veut « une locomotive » du secteur public du textile devrait entrer en production d’ici la fin de l’année 2016, a-t-il conclu.