« Comme (les opérateurs) avaient attiré notre attention sur les hausses, aujourd’hui c’est à nous d’attirer leur attention sur les baisses, ils ne sont pas nombreux ils sont presque en monopole », a déclaré hier le ministre du Commerce.
Les prix d’achat des matières premières destinées à l’industrie agroalimentaire, excepté ceux du blé dur (+26%) et de quelques huiles alimentaires brutes (entre +16% et 80%), ont reculé, fin juin, à un rythme comparable à celui du fin mai, indique une note d’analyse du ministère du Commerce relative aux importations de certains produits alimentaires, agroalimentaires et du ciment.
Dans cette catégorie de produits, les prix à l’importation ont reculé de 42% pour la poudre de lait, de 19% pour le maïs, de 15% pour le blé tendre et de 6% pour les sucres roux.
Les prix moyens de produits de large consommation ont également marqué des baisses. Cette diminution concerne principalement le riz (-44%), le lait infantile (-23%), le sucre blanc (-17%), le triple concentré de tomate (-6%) et les pâtes alimentaires et couscous (-2%).
Dans ce groupe de produits, la progression touche les prix des cafés non torréfiés (3%), du thé (8%), du concentré et du double concentré de tomate (9% et 35% respectivement).
Côté légumes secs, les prix moyens des lentilles ont par contre sensiblement augmenté (32%) contrairement à ceux des haricots secs qui ont diminué 31%.
Pour ce qui est des viandes, les évolutions sont contrastées: les prix des viandes bovines réfrigérées ont reculé de 5% et ceux des poissons congelés de 34% alors que ceux des viandes bovines congelées et ceux des crustacés congelés ont augmenté de 12 et 24% respectivement.
Outre les produits alimentaires, les prix à l’importation du ciment ont enregistré une baisse oscillant entre 3 et 9%.
A rappeler que les importations réalisées à la fin des six premiers mois de l’année en cours ont atteint environ 27 milliards de dollars en baisse de 3 milliards de dollars (-10%) par rapport à la même période de l’année 2014.
La facture du groupe des biens alimentaires qui représente près de 19% du total des importations avec 5,1 milliards de dollars, a baissé de 727 millions de dollars (-12,4%).
La note d’analyse du ministère du Commerce indique également la répartition détaillée des importations par opérateur économique pour les produits alimentaires de large consommation et le ciment.
De janvier à juin 2015, les deux offices de régulation, l’Office national interprofessionnel de lait (ONIL) et l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), ont dominé les importations de poudre de lait (53%) et des blés (95%) respectivement.
Les opérateurs appelés à répercuter la baisse des prix sur le marché interne
Dimanche, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a sommé les opérateurs de répercuter la baisse des prix de produits achetés à l’international sur le marché interne en les avertissant d’une application rigoureuse de la loi en cas d’infraction.
« Il faut que nous revenons sur une certaine orthodoxie où il y a des règles. Le fait de ne pas répercuter la chute des cours est une infraction », a averti le ministre lors d’une réunion avec les services des douanes.
Le ministre a fait savoir qu’il avait demandé à ses services de saisir les opérateurs concernés afin de répercuter les baisses sur les ventes à l’intérieur.
« Comme ils avaient (les opérateurs) attiré notre attention sur les hausses, aujourd’hui c’est à nous d’attirer leur attention sur les baisses, ils ne sont pas nombreux ils sont presque en monopole », a-t-il dit.
Quand les prix baissent « il reste à nous qu’on sache dans quelles proportions cette baisse doit toucher les prix intérieurs. Nous allons travailler là-dessus », a indiqué M. Belaïb.
« Dorénavant nous allons nous organiser pour que les services de contrôle interviennent dans ce sens. Cette infraction consacrée par la loi de la concurrence s’est accentuée ces dernières années « , a expliqué à L’APS le directeur général de la régulation et de l’organisation des activités au ministère, Abdelaziz Ait Abderrahmane.
« C’est une nouvelle mission qui s’offre au ministère pour aller vers le contrôle de ces opérateurs afin de les obliger à baisser les prix quand ils importent des produits ayant subi des baisses », a-t-il indiqué.