Selon les projections actualisées du Groupe de la Banque Mondiale (BM) publiées mardi à Washington, la croissance économique algérienne devrait atendre en 2019 et 2020 2,3%, au lieu de 2%, prévu dans ses projections précédentes, soit un relèvement de 0,3 point.
La prévision
actualisée pour 2019 reste, cependant, légèrement en baisse comparée à celle de
2018, où le Produit intérieur brut de l’Algérie a enregistré une progression de
2,5%, selon l’estimation consolidée de la BM, contenue dans ce rapport.
A l’origine de ce léger recul, figure la baisse progressive des dépenses
publiques, explique la BM.
Selon le même rapport de la BM, « l’Algérie devrait décélérer à 2,3 % du fait de la diminution progressive des dépenses publiques, qui avaient connu une augmentation considérable l’année dernière »,
Il convient de
souligner que ce ralentissement est anticipé dans le sillage « de l’assombrissement
des perspectives économiques mondiales » que prévoit la BM en 2019.
L’année 2019, connaitra une stagnation de la reprise dans les pays exportateurs
de produits de base qui s’observera au même temps que le ralentissement de
l’activité dans les pays importateurs de ce type de marchandises, précise la
BM.
En parallèle, le
Groupe de la Banque Mondiale a ajusté à la hausse sa projection pour 2020,
prévoyant une croissance de 1,8% en Algérie contre 1,3%, anticipé en juin, soit
une hausse de 0,5 point. Ce taux sera également maintenu en 2021.
Globalement, la croissance dans la région Mena se situera autour de 1,9% en
2019 contre 1,7% en 2018, selon les estimations de la Banque. Cette progression
a été beaucoup plus le résultat de facteurs intérieurs tels que les réformes
des politiques publiques.
Les pays
exportateurs de pétrole de la région devraient connaitre une légère
amélioration, soutenu par les membres du Conseil de coopération du Golfe, dont
la croissance est attendue autour de 2,6%.
La BM alerte, cependant, sur « la balance des risques qui penche
négativement sur les perspectives des économies fragiles » de la région
Mena.
« De nouveaux conflits dans les économies fragiles pourraient dégénérer et
porter davantage atteinte aux revenus et à l’activité? économique des
populations », souligne la BM dans ce rapport publié au lendemain de la
démission annoncée de son président, Jim Yong Kim.
La BM estime qu’une
escalade des tensions entre les Etats-Unis et l’Iran aurait des conséquences
néfastes sur la région.
Les facteurs géopolitiques, combinés à l’incertitude autour des volumes de
production attendus des pays exportateurs de pétrole, pourraient provoquer
l’instabilité? des prix du brut sur les marchés internationaux.
« Des prix plus bas assombriraient les perspectives de la région,
particulièrement des pays exportateurs de pétrole, alors qu’ils pourraient
avoir un effet bénéfique sur les pays importateurs », note le rapport.
Aussi, le niveau élevé de la dette extérieure libellée en devises dans certains
pays importateurs de pétrole donne à penser que ceux-ci risqueraient de
souffrir d’une forte appréciation du dollar des Etats-Unis, indique le Groupe
de la Banque Mondiale.