Najy Benhassine, membre du comité de pilotage du think-thank Nabni était aujourd’hui l’Iinvité du direct de Radio M. Il a encore défendu les nouvelles idées proposées dans le cadre des consultations menées par Ahmed Ouyahia, notamment celle relative à la limitation du recours à la fiscalité pétrolière pour financer le budget de l’Etat.
Lors de son passage sur Radio M, Najy Benhassine a conclu à ce que les principes de la transparence et de la redevabilité sont des préalables à toute réforme politique ou économique. Il a ainsi rappelé les 100 mesures pour une Algérie nouvelle proposées par Nabni en 2011 et dont les dix dernières sont inscrites sous le chapitre de la bonne gouvernance. Il s’agit, selon lui, de créer les conditions pour mettre en place un Etat de droit, redevable devant ses citoyens, et ouvert pour participer à la conception des politiques publiques, un Etat transparent et stratège. « La redevabilité et la transparence commencent par des choses simples, comme l’attribution des terrains par la wilaya ou la commune ou par la mise à disposition du public, de chiffres et données qui leur permettent de faire des évaluations », a-t-il souligné. Des évaluations, a-t-il ajouté qui sont assez difficile aujourd’hui en l’absence de données fiables, abordant à titre d’exemple, les plans quinquennaux dédiés au rattrapage infrastructurel.
La Russie comme modèle
Najy Benhassine ne remet pas en cause le choix des gouvernements successifs depuis 1999 de consacrer des dépenses publiques pour construire des infrastructures et essayer de rattraper le retard cumulé en la matière. Même s’il est difficile actuellement, a-t-il expliqué, de mesurer l’efficacité et l’impact économique de ces réalisations. Ce qui l’inquiète dans ce contexte, par contre, c’est le fait de continuer à les financer par la fiscalité pétrolière et aussi de continuer de penser, au plus haut niveau, que ce modèle économique est soutenable encore pour les prochaines décennies. En ce sens qu’il a insisté sur la nécessité de limiter le recours à la fiscalité pétrolière dans le budget de l’Etat. Nabni, faut-il le rappeler a suggéré à Ouyahia il y a maintenant un mois de se fixer un échéancier pour réduire le minimum (20 %) d’ici à 2020. C’est une contrainte de rareté sur laquelle les gouvernants algériens devront, à ses yeux, s’appyuer pour diversifier l’économie, sortir de la dépendance aux hydrocarbures et éviter un choix qui pourrait se produire en cas de réforme radicale. Et de citer des exemples réussis comme celui de la Russie, qui gérait ses ressources provenant des hydrocarbures presque de la même manière que nous avec à l’appui un fond de régulation des recettes. La Russie, a-t-il noté, a versé une partie de ces recettes dans un autre fond souverain pour les générations futures afin de les investir.