En 2016, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel en Algérie a atteint 3,5 %, alors qu’elle était à 3,8 % en 2015, a constaté un rapport publié lundi par trois organismes internationaux, expliquant cette baisse par les prix bas du pétrole.
Les performances économiques de l’Algérie continuent d’être affectées par la baisse des cours du pétrole, passés de 99 dollars américains (USD) en moyenne en 2014 à 53 USD en 2015, puis 45 USD en 2016 , indique le rapport publié par la Banque africaine de développement (BAD), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Pour les rédacteurs du document, ce choc externe, couplé à une forte appréciation du dollar, s’est traduit, tout comme en 2015, par un creusement des déficits budgétaire et extérieur, mais relèvent-ils, l’impact sur le secteur réel reste limité .Ils estiment cependant une reprise de la croissance du PIB dans le secteur des hydrocarbures, grâce à une progression des activités de production, de raffinage et de liquéfaction.
Ils rappellent qu’en juillet 2016, le gouvernement algérien a adopté un nouveau plan de croissance économique (2016-2030) axé sur le secteur privé et sur une stratégie triennale de stabilisation du budget, faisant observer que l’entrepreneur algérien est devenu un partenaire incontournable des pouvoirs publics qui le consultent dans la cadre de la Tripartite.
Le nouveau modèle économique de l’Algérie, rappelle-t-on, intègre un cadrage budgétaire, sur le court et moyen terme, réaménagé en fonction des éléments factuels de conjoncture tout en maintenant les objectifs de croissance et d’édification d’une économie émergente fixés par l’autorité politique, avait indiqué le gouvernement.
L’objectif est d’aboutir à des niveaux soutenables en matière d’équilibres des finances publiques. Par ailleurs, le rapport indique que l’industrie, hors secteurs pétrolier et gazier, ne représente plus que 5,0% du PIB en 2016, contre35 % à la fin des années 1980, mettant en relief que les autorités envisagent une ré-industrialisation de l’Algérie. Après deux années consécutives de baisse du taux d’inflation, en 2013 et 2014, il est reparti à la hausse, note le rapport, pour s’établir à 6,4% en 2016, contre 4,8% en 2015.
Cette poussée inflationniste résulte de l’augmentation des prix des biens manufacturés (+9,9%) et des services (+7,4%) , explique-t-il la soutenant par, notamment, l’impact des restrictions aux importations, la hausse de 30% des prix du carburant en 2016, de même que les hausses attendues en 2017 de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Dans son constat de la situation économique de l’Algérie, le rapport a relevé qu’au niveau de la position extérieure, la balance courante a enregistré un déficit de 14% du PIB en 2016, contre 17% en 2015, tandis que les réserves officielles de change ont baissé de 20% pour s’établir à 114 milliards USD à fin 2016.
APS