La Confédération syndicale internationale (CSI) considère que la dissolution volontaire du SNATEG est une violation des lois et une ingérence du gouvernement algérien dans les affaires internes des syndicats.
« Nous considérons que ces mesures (dissolution du syndicat, NDLR) constituent non seulement une violation de la législation nationale, mais témoignent aussi d’une forte ingérence du gouvernement dans les affaires internes des syndicats, ce qui est contraire aux dispositions de la Convention ri’ 87 de l’OIT ratifiée par votre pays », écrit le président de la CSI, Joao Antonio Felicio dans sa lettre adressée au ministre du Travail.
Ainsi, « nous vous demandons dès lors de retirer immédiatement cette décision et d’arrêter le harcèlement contre le SNATEG, faute de quoi nous porterons plainte contre le gouvernement algérien auprès des institutions internationales pour violation des droits humains et syndicaux et abus de pouvoir », précise le président de la CSI.
La CSI qui englobe 181 millions de travailleurs à travers 163 pays, a adressé une lettre au ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, dénonçant le contenu du communiqué de presse du 3 décembre 2017, « annonçant la dissolution volontaire du SNATEG ». La Confédération rappelle que les statuts du SNATEG, qui ont été déposés auprès du ministre du Travail, indiquent clairement que la dissolution de l’organisation syndicale est décidée lors d‘un congrès national du syndicat SNATEG. « La réunion à laquelle vous faites allusion n’a ni la compétence, ni l’autorité pour déclarer cette dissolution En plus de cette décision illégale, nous avons aussi été informés que les comptes dudit syndicat ont déjà été gelés », est-il écrit dans la lettre de la CSI.
« Vous invoquez les dispositions de la loi 9044/1990 comme base légale pour déclarer la dissolution du syndicat. Or, selon l’article 29 de cette même loi, la dissolution volontaire est prononcée par les membres de l’organisation syndicale ou leurs de délégués régulièrement désignés conformément aux dispositions statutaires », souligne le président de la CSI.