Algérie : La LFC 2015 devrait s’inscrire dans une vision stratégique de sortie de crise (A. Mebtoul) - Maghreb Emergent

Algérie : La LFC 2015 devrait s’inscrire dans une vision stratégique de sortie de crise (A. Mebtoul)

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Dans cette étude, Dr Abderrahmane MEBTOUL* s’interroge si la LFC 2015 sera la bonne réponse à la baisse des revenus pétroliers. Il établi sept axes de réflexion.

Je rappelle au préalable qu’une loi de finances n’est qu’un document comptable relatant les recettes et les dépenses de l’Etat, l’Algérie ayant surtout besoin que ces différentes lois s’inscrivent dans le cadre d’une planification stratégique. La loi de finances complémentaire LFC 2015 sera proposé prochainement en Conseil des Ministres sous forme de projet d’ordonnance. Face à la baisse des recettes d’hydrocarbures, cette LFC pourra-t–elle être une réponse pour éviter les impacts de la chute des cours du pétrole en 1986 sur la société algérienne : crise financière, crise économique, crise sociale et crise politique, cessation de paiement fin 1993 et rééchelonnement en 1994. Je recense sept axes directeurs en donnant ma propre interprétation des données provisoires car non avalisées en conseil des ministres de LFC 2015

 

1.- Premièrement, la LFC 2015 met en relief l’évolution des exportations notamment de Sonatrach. Ainsi selon les données officielles, les exportations globales ont été de 45,036 milliards de dollars à prix courants en 2005 dont 1,099 hors hydrocarbures, (HH) ; en 2008 de 79,298 dont 1,97 (HH) ; en 2009 de 45,194 dont 1,066 –(HH)- au moment de la crise de 2009 ; en 2010 57,053 , dont 1,526,(HH) ; en 2011 de 73,489 dont 2,06 (HH) ; en 2012 71,866 dont 2,06 (HH) ; en 2013 de 64,974 milliards de dollars dont 2,16 (HH) et en 2014 62,956 dont 2,81 (HH). Selon le CNIS, pour 2014, les exportations hors hydrocarbures représentent 4,46% du volume global des exportations soit l’équivalent de 2,81 milliards de dollars US. Pour le gouvernement, les exportations d’hydrocarbures baisseront pour se situer à 33,8 milliards de dollars en 2015, contre une prévision initiale de 66 milliards de dollars. Ces données contredisent les déclarations de l’ex Ministre de l’Energie qui avait tablé sur une recette de 45/50 milliards de dollars en moyenne pour 2015 et en précisant que qu’il faille déduire 25% de charges (salaires et amortissement) et en reprenant les données de LFC 2015 seulement 25,35 milliards de dollars de profit net à Sonatrach. Comment dès lors combler le déficit de la fiscalité hydrocarbures sans pénaliser les activités productives, quel arbitrage ? Comment le Ministère de l’énergie fera pour avoir programmé 100 milliards de dollars d’investissements entre 2015/2020 ?, Comment continuer à fonctionner sur la base de 110/120 dollars le baril – budget de fonctionnement et d’équipement et continuer à verser des salaires et traitements sans contreparties productives sans accroitre les tensions budgétaires?

 

2.- Deuxièmement, la LFC 2015 espère réduire les importations se concentrant sur les biens alors qu’il faille détailler également les services. Les importations de biens, à prix courants, selon les statiques officielles douanières, ont évoluées ainsi : 20,357 milliards de dollars en 2005 ; 38,479 en 2008 ; 39, 294 en 2009 au moment de la loi de finances complémentaire instaurant le crédit documentaire le CREDOC et la règle des 49/51% ; 40,472 en 2010 ; 46, 453 en 2011 ; 47,490 en 2012 ; 55,028 en 2013 et 58,330 en 2014. La sortie de devises (importations de biens et services) a dépassé selon le rapport de la Banque d’Algérie 71 milliards de dollars en 2014, sans les transferts égaux de capitaux. Selon la banque d‘Algérie les services qui ont représentés en 2013 10,77 milliards de dollars donnant un total des importations de biens et services de 65,76 milliards de dollars en 2013 et 11,70 milliards de dollars avec un total d’importation de biens et services de 71,14 milliards de dollars pour 2014. Ce sont les sorties de devises sans les transferts légaux de capitaux. La LFC 2015 prévoit une baisse des importations de biens à 57,3 milliards de dollars, et ce sans compter les importations de services contre 65,4 milliards de dollars de biens inscrits au budget initial pour 2015. Si l’on ajoute une moyenne de 10 milliards de dollars d’importation de services (réduction de 2 milliards de dollars par rapport à 2014) nous aurons une sortie de devises, pour les biens et services de plus de 67 milliards de dollars soit le double des recettes attendues de Sonatrach et beaucoup plus car devant ajouter à ce montant, les transferts légaux de capitaux. Aussi, le constat est amer avec des importations incompressibles, des surcoûts exorbitants devant jour surtout jouer sur des économies de gestion car le montant de la réduction des importations est relativement faible. La raison et connue, afin d’éviter de bloquer toute la machine économique avec un accroissement du chômage et donc des tensions sociales. C’est que l’appareil productif algérien est en déclin, le secteur industriel représentant moins de 5% du produit intérieur brut, et sur ces 5%, environ 95% sont des PMI/PME peu innovatrices et que selon l’ONS 83% de l’activité économique est constituée de petits commerce-services à très faible valeur ajoutée.

 

3.- Troisièmement, la LFC 2015 note la baisse du Fonds de régulation des recettes. Je rappelle que la loi de finances votée par le parlement en décembre 2015 stipulait, je cite le document : «avec un solde prévu de 4.429,3 milliards de dinars à fin 2015 (contre 5.284,8 milliards de DA prévu à fin 2014), le FRR devra financer une part de 83,3% du déficit du Trésor public (3.489,7 milliards de dinars). Or ces prévisions ont été démenties. Ce Fonds a fortement baissé chutant à 3.916,5 milliards de dinars à fin mars 2015 soit 40 milliards de dollars au cours de 98 dinars un dollar contre 4 488,1 milliards à fin décembre 2014 et 5 088,6 milliards à fin mars 2014 et ce pour couvrir le déficit budgétaire estimé au premier trimestre 2015 à 476,8 milliards de dinars contre 432,3 milliards de dinars au premier trimestre de l’année 2014. A cette allure il fondra fin 2016. Le solde du Fonds de régulation des recettes selon la LFC 2015 sans rationalisation des choix budgétaires risque d’être à 2 700 milliards de dinars au 31/12/2015, le gouvernement prévoyant, dans la LFC 2015, avec les ajustements, environ 3 100 milliards de dinars fin 2015, au cours de 98 dinars un dollar soit 31,63 milliards de dollars.

 

4.- Quatrièmement, la LFC 2015 analyse l’impact de la baisse du cours des hydrocarbures sur le niveau d’endettement et les réserves de change. Concernant l’endettement, grâce au remboursement par anticipation, la dette à moyen et long terme est passée de 22,44 milliards de dollars en 2001 à 4,84 en 2008, à 4,35 en 2009, à 3,26 en 2010, 2,47 en 2012, à 2, 068 en 2013. La dette extérieure est passée de 22,70 en 2001 à 5,92 en 2008, 5,68 en 2009, à 5,68 en 2010, à 4,40 en 2011, 3,63 en 2012 et à 3,396 en 2013 et 3,666 milliards de dollars à fin 2014. Quant aux réserves de change via la rente des hydrocarbures, qui tiennent la valeur officielle du dinar , des réserves tendant vers zéro contraindrait le gouvernement à une très forte dévaluation et sur le marché parallèle l’euro s’échangerait à 300/400 dinar, une grande fraction sont placées à l’étranger (environ 83%) tant en bons de trésor américains, en obligations européennes et dans des banques privées internationales cotées dites AAA, ayant permis, fonction de la durée du placement et les variations des taux des banques centrales, des intérêts entre 3 et 4,5 milliards de dollars annuelle . Ces réserves étaient évaluées à 193,3 milliards de dollars à fin juin 2014, à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014 et de 178,9 milliards de dollars à la fin décembre 2014, soit 15,6 milliards de dollars de moins que les 193,3 milliards de dollars enregistrés fin juin 2014. Cela s’explique par la cadence des importations de biens et services, la chute du cours du pétrole et également de la dévalorisation monétaire d’une partie des placements effectués en euros du fait de sa dépréciation par rapport au dollar. Ici existe une contradiction. Tenant compte que les réserves de change ont été estimées par la Banque d’Algérie à 159,9 milliards fin mars 2015, la LFC prévoit 151,5 milliards de dollars au 31/12/2015, soit l’équivalent de 26 mois d’importations de biens et services non facteurs». Cela pose un véritable problème dans l’interprétation des données : comment expliquer la baisse des réserves de change en un trimestre a été de 18 milliards de dollars soit en même tendance 64 milliards de dollars fin 2015 alors que l’écart durant les neuf mois d’avril à décembre 2015 selon LFC 2015 est seulement de 8 milliards de dollars. Les placements des réserves en obligations européennes avec la dépréciation de l’euro par rapport au dollar est –elle la seule explication, la fraction en bons de trésor américain ayant subi parallèlement une appréciation, la banque d’Algérie devant nous donner les parts par pays placées à l’étranger pour avoir une appréciation objective ? Au vu du montant des importations prévus dans la LFC 2015, car les implications doivent être cohérentes, au rythme modéré de 20 à 25 milliards de dollars, au cours moyen de 60 dollars les réserves de change devraient clôturer au 31/12/2015 entre 140/145 milliards de dollars et beaucoup moins aux cours de 55 dollars. Comme certains experts ne s’expliquant pas comment la baisse du solde de la balance de paiement entre janvier et fin mars 2015 connait une baisse de 8 milliards de dollars et le rapport de la banque d’Algérie donne une baisse des réserves de 18 milliards de dollars, soit une différence de 8 milliards de dollars. Précisons que ces réserves, non compris les 173 tonnes d’or d’une valeur monétaire d’environ 7 milliards de dollars au cours actuel, incluent le quote-part au Fonds monétaire international de 1,96 md de DTS (près de 3 milliards de dollars), s’ajoutant à la décision de l’Algérie en octobre 2012 de participer à l’emprunt lancé par le FMI avec un montant de 5 milliards de dollars

 

5.- Cinquièmement, sans s’attarder sur les causes la LFC 2015 fait une estimation du taux d’inflation. Rappelons brièvement le taux d’inflation officiel entre 1999 et 2014 que bon nombre d’observateurs considèrent biaisé : 17.87% en 1989 ; -25.88% en 1991 ; un pic de 31, 68% en 1992 pour rechuter à 21, 9% fin 1995 et avec une stabilisation de 5% en 1998 ; en 1999 : 4/2% ; en 2000 : 2% ; 2001 et 2002 : 3% ; en 2003 : 3,5% ; en 2004 : 3,1% ; en 2005 le taux le plus bas 1,9% ; en 2006 : 3% ; en 2007 :3,5% ;en 2008 : 4,5% ;en 2009 : 5,7% ;en 2010 : 5% ;,en 2011 : 8,9% en 2012, 3,25% en 2013, 3,5 % en 2014. II faut d’abord au préalable indiquer que le taux d’inflation se calcule par rapport à la période précédente et qu’un taux faible en 20415 par rapport à un t aux élevé en 2014 donne un taux cumulé élevé devant analyser la répartition du revenu national et du modèle de consommation par couche sociales, le ménage ayant un revenu collectif de 50.00 dinars par mois n’ayant pas la même perception de l’inflation que celui qui perçoit 200.000 dinars et plus. Par ailleurs existent quatre facteurs interdépendants du processus inflationniste en Algérie ayant des incidences sur le pouvoir d’achat et favorisant la concentration du revenu national au profit des revenus variables spéculatifs. Reconnaissons que pour l’instant l’inflation est comprimée transitoirement par des subventions toujours grâce aux hydrocarbures pour calmer le front social, sinon il dépasserait les 10% se répercutant d’ailleurs sur le taux d’intérêt bancaire. Quelles sont les causes de l’inflation s’agissant pour toute analyse scientifique d’aller à l’essence et non aux apparences. Je recense quatre raisons à l’inflation en Algérie. La première raison de l’inflation est la non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts économiques et sociaux donc à la productivité globale .La deuxième raison, liée à la première, est la faiblesse d’une politique salariale axée sur les emplois rentes peu ou non productifs La troisième raison est l’extension de la sphère informelle qui contrôle 65% des circuits des produits de première nécessité que l’on ne combat pas par des mesures bureaucratiques autoritaires méconnaissant la réalité sociale et économique . La quatrième raison est l’inflation importée et malgré souvent des prix internationaux faibles, l’Algérie important 70/75% des besoins des ménages et des entreprises, le dérapage du dinar, paradoxe souvent tant par rapport au dollar qu’à l’euro don la cotation est inversement proportionnelle, les taxes au niveau des douanes s’appliquant à un dinar dévalué accentue l’inflation. La LFC 2015 table sur un taux d’inflation de 4%

 

6.- Sixièmement, la LFC 2015 fait une évaluation de la cotation du dinar qui sert aux calculs des différentes masses monétaires contenues dans le document. Je rappelle que créé en 1964, le dinar algérien était coté avec le franc jusqu’en 1973, un (1) dinar pour un (1) franc, et par rapport au dollar un (1) dollar pour 5 dinars. Depuis 1974, la valeur du dinar a été fixée suivant l’évolution d’un panier de 14 monnaies avec une dépréciation entre 1986-1990 de 4,82 à 12,191 (cours USD/DZD), suivie d’une seconde dépréciation, de l’ordre de 22% en 1991. Avec la cessation de paiements en 1994 et suite au rééchelonnement et aux conditionnalités imposées par le FMI, il y a eu une nouvelle dévaluation de plus de 40% par rapport au dollar américain suivie dès 1995-1996 d’une convertibilité commerciale de la monnaie algérienne. Et le marché parallèle, contrairement aux pays voisins où l’écart est faible, en Algérie, les réseaux parallèles, avec un écart qui est passé de 140 DA un euro fin 2013 à 160 dinars un euro. Ce dérapage du dinar voile l’importance du déficit budgétaire, donc l’efficacité de la dépense publique et gonfle le fonds de régulation des recettes. Le taux de change pour un euro en 2001 était de 69,20 dinars et 77,26 dinars un dollar ; en 2005 un euro se cotait 91,32 dinars et 73,36 un dollar ; en 2010 nous avons 103 dinars pour un euro et 74 dinars pour le dollar ; en 2012, 102 dinars pour l’euro et 77 dinars pour le dollar ; en 2013, 105 dinars pour un euro et 79 dinars pour un dollar et le 11 mai 2015 nous avons 98,78 dinars pour un dollar. La LFC 2015 réactualise le taux de change à 98 dinars pour un dollar US, contre 79 dinars un dollar lors de la loi de finance initiale.

 

7.-Septièmement, la LFC 2015 extrapole le taux de croissance. Je précise que le taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente. Ainsi un taux de croissance élevé en 2015 par rapport à un taux de croissance faible en 2014, donne cumulé un taux de croissance relativement faible. En Algérie, les segments hors hydrocarbures dont le BTPH, les subventions aux entreprises sont irrigués à plus de 80% par la rente des hydrocarbures, les entreprises véritablement autonomes vivant en partie sur l’autofinancement représentent moins de 20% de la valeur ajoutée globale. C’est dans ce care qu’il faille situer les indicateurs de la LFC 2015 pour qui la croissance économique prévue est de à 3,8% contre 3,4% initialement, avec une part hors hydrocarbures de 5,1%, contre 4,3% dans la loi de finances initiale , croissance forte sans laquelle il ne peut y avoir de création d‘emplois productifs qui permet de maintenir la paix et la cohésion sociale, une Nation ne pouvant distribuer plus que ce qu’elle crée de richesses. Selon les données officielles de l’ONS, la population active fin 2014, au sens du BIT, est de 12 millions pour une population d’environ 39,5 millions. Pour les données disponibles de 2013, selon l’ONS, sein de la structure de l’emploi le BTPH représente 16,5%, l’industrie 12,6%, l’agriculture 9,5% et le commerce servies (micros unités) 61,4% avec une dominance du secteur privé 58,9% de l’emploi total. Le nombre de salariés est évalué à 7.393.000 dont 3.508.000 non permanents et 3.785.000 permanents. Le salariat est la forme dominante et touche 65,3% des personnes en activité, minimisant certainement le poids de la sphère informelle qui représente 50% de la superficie économique. La tertiairisation de l’économie et l’administration est dominante (emplois rente) et la productivité du travail est une des plus faible au niveau du bassin méditerranéen, l’Algérie selon un rapport de l’OCDE dépensant deux fois plus pour avoir deux fois moins d’impacts au niveau de la région MENA. Les raisons de la faiblesse d’entreprises compétitives publiques ou privées sont imputables à la bureaucratie paralysante, le foncier, le système financier et un système socio -éducatif non adapté. Aussi, l’application de l’abrogation de l’article 87 bis doit se faire d’une manière graduelle si l’on veut éviter l’accélération du processus inflationniste.

 

8.-Gouverner c’est prévoir. Une mise à niveau de certains responsables s’impose afin d’éviter que leurs actions aient des effets dévastateurs pour l’avenir du pays, bloquant le développement réel, laissant seules les forces de sécurité et l’ANP confrontées à la population. Privilégiant les intérêts supérieurs du pays et non des intérêts personnels ou partisan, évitons de vendre des rêves en disant la vérité, rien que la vérité, sans sinistrose, ni autosatisfaction source de névrose collective et ce en prenant des décisions courageuses. L’Algérie devra procéder forcément à des ajustements économiques et sociaux douloureux, si le pays veut éviter de revenir aux années 1990 et donc avec l’épuisement des réserves de change au FMI. Mais l’austérité doit être partagée, renvoyant à la morale de ceux qui dirigent la Cité. L’exploitation de la crise peut apporter gros si elle est perçue comme un demi-mal et si elle permet d’approfondir les réformes structurelles, la réhabilitation du travail et de l‘intelligence. Les batailles futures certes difficiles mais pas impossibles ayant d’importantes potentialités, pour le développement en Algérie face aux bouleversements géostratégiques mondiaux entre 2015/2025 qui s’annoncent irréversibles tant dans le domaine politique, militaire, économique qu’énergétique, seront conditionnées par la bonne gouvernance et la valorisation du savoir.

 

(*) Professeur des universités, docteur d’Etat (1974) – expert international

Contact : Dr Abderrahmane MEBTOUL  ademmebtoul@gmail.com

 

 

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