À Ain Benian, un quartier de la bande côtière de l’ouest d’Alger, la location à courte durée prend de l’ampleur.
À la saison des grandes vacances qui s’ouvre dès l’affichage des résultats du baccalauréat, de nombreuses familles algériennes cherchent les meilleurs plans pour profiter de leurs congés. Alors que les uns partent à l’étranger, d’autre préfèrent une destination locale.
Reste que l’hébergement se révèle toujours un souci. La location à courte durée chez l’habitant est une pratique très répandue pour pallier au manque d’infrastructures en Algérie.
Le couple Smaili de Sidali Lebhar dans la wilaya de Bejaia, loue son appartement depuis 4 ans déjà. À peine cette culture de location chez l’habitant a commencé à Bejaia, cette famille s’est lancée dans l’activité pour plusieurs raisons. « Je passe mes vacances assez souvent chez mes beaux-parents à Alger, au lieu de fermer mon appartement je préfère le louer afin de le meubler. Ça fait 5 ans que j’ai eu ce logement, il me manque beaucoup de meubles et de conditions de confort tel que la climatisation et/ou une chaudière ».
À Ain Benian, un quartier de la bande côtière de l’ouest d’Alger, la location à courte durée prend de l’ampleur. Il y a de plus en plus de maisons en phase de construction. La location en question est une nouvelle source de financement pour la construction de ces petites villas. « Ça ne me dérange pas de passer trois mois dans le garage ou de partir à mon village natal et de louer la partie finie de ma maison en construction. Ceci me permet d’avancer dans les travaux » nous affirme Ali Dahmani qui loue sa maison en été depuis plus de 5 ans.
Les prix de la location chez les particuliers diffèrent d’une région à une autre et d’une période à une autre. À Bejaia par exemple, le prix de la nuitée varie entre 4500 et 9000 dinars. Le propriétaire d’une agence immobilière à Souk El Tenine dans la même wilaya, Ryad Achour, nous explique que les tarifications se fixent selon la période : « début juillet, mi-juillet à mi-août et les dix derniers jours du mois d’août ». Il souligne que la première période et la derrière sont les moins chères. 4500 à 5000 DA, 7000 à 9000 DA et 4500 à 5000 DA respectivement.
À Ain Benian c’est beaucoup moins cher. De 35 000 à 60 000 dinars le mois chez les particuliers. Selon « Aami said », un vieil homme qui active dans ce créneau. Les locataires sont souvent les immigrés du quartier, « des gens qui se connaissent entre eux, c’est pourquoi les prix ne sont pas élevés. »
Offensive des agents immobiliers
Ce qui est plus surprenant est que cette activité connait un succès malgré l’absence de médiatisation et de circuit de publicité. Plusieurs canaux sont utilisés pour trouver une location et/ou pour faire savoir que la personne loue sa maison. Il y a les traditionnels bouche-à-oreille, l’affichage dans les vitrines des boutiques du quartier, les réseaux sociaux, ou carrément des personnes qui exercent cette activité tout en prenant un pourcentage de la transaction en dehors des agences immobilières. Ryad Achour les qualifient d’ « affairistes qui travaillent en noir » qui selon lui posent problème aux agences formelles. D’ailleurs, les agents immobiliers ont appelé le 22 juillet passé à un encadrement juridique de la location à courte durée, particulièrement fréquente durant la saison estivale, et ce, afin de résorber les transactions informelles dans ce créneau.
Malgré le succès de cette activité, l’Etat ne bénéficie pas puisque elle n’est pas règlementée avec ce que cela suppose comme manque à gagner en termes de fiscalité. Mais aussi de désagrément pour les familles en raison parfois de l’absence de commodités.