Selon Karim Ouamane, le directeur général de l’Agence nationale des déchets, l’Algérie produit environ 12 millions de tonnes de déchets ménagers par an et, « dans cette masse, les emballages représentent un peu plus de 25% ».
« La récupération et la valorisation des déchets en Algérie, une activité de plus en plus florissante pour les entreprises du secteur, peut générer annuellement environ 38 milliards de DA », a déclaré, Karim Ouamane, le Directeur général de l’Agence nationale des déchets (AND) dans un entretien à Maghreb Emergent.
Concernant les déchets ménagers, le premier responsable de l’AND a souligné que « l’Algérie en produit environ 12 millions de tonnes par an » et que « dans cette masse, les emballages représentent un peu plus de 25% ». Et de confirmer que « valoriser les déchets débouche sur la réduction de la facture d’importation de la matière vierge ».
Karim Ouamane a indiqué que le tri et la valorisation des déchets ont un impact direct « sur l’exploitation des centres d’enfouissement technique du fait du gain en termes de coûts de traitement par la récupération des espaces et la réduction du coût de traitement des sous-produits de l’enfouissement ». L’aspect social n’est pas du moindre, a-t-il ajouté, « car la gestion des déchets est pourvoyeuse d’emplois durables, direct et indirect ».
Une source inépuisable de « matière première de substitution »
Abordant la valeur ajoutée des déchets générés par les unités industrielles, le directeur général de l’AND a souligné que « les déchets sont un gisement de matière première intarissable » fournissant aux process de transformation « une matière première de substitution à la matière première vierge ». Qu’ils soient banals ou dangereux, a expliqué Karim Ouamane, les déchets industriels « peuvent être valorisés dans leur grande majorité » : plastique, carton, huiles usagées, pneumatiques, batteries….
Une coopération avec les Belges
Au sujet du programme de coopération algéro-belge lancé en 2016 et qui concerne les wilayas de Mascara, Mostaganem et Sidi Bel Abbés, Karim Ouamane a précisé qu’il était « dédié à la promotion de la gestion intégrée des déchets (…) l’objectif étant de développer une gestion des déchets qui s’articule sur les tris à la source, la valorisation et un traitement écologique et rationnel des déchets ». Et de préciser : « Il est planifié, dans le cadre de ce projet, la mise en œuvre de centres de tri, de plateformes de compostage. Il est clair que la mise en œuvre de filières de valorisation suppose au préalable le tri en amont afin de mobiliser les flux nécessaires à même de motiver les investisseurs. »
Karim Ouamane a conclu : « De nos jours, les matériaux recyclés sont à l’origine de beaucoup d’activités de transformation et deviennent de plus en plus un secteur stratégique. La Chine vient d’instaurer de nouvelles règles d’importation de déchets et ces mesures ont eu un impact sur tous les pays du monde. Les déchets peuvent aussi sécuriser le pays en termes de matière première. Le cas des déchets électriques et électroniques et le plus édifiant. »