Déstructuré durant le années 1990 la filière textile tente une nouvelle renaissance selon le secrétaire général de la Fédération textiles et cuirs (FTC, Union nationale des travailleurs algériens). Pour lui, les filières textiles tunisienne et turque, que la concurrence chinoise n’a pas réussi à anéantir, sont des exemples à suivre.
A en croire Amar Takjout, le secrétaire général de la Fédération textiles et cuirs (FTC) de l’Union nationale des travailleurs algériens (UGTA), la relance du textile en Algérie est chose possible. « Cela entre dans la compétence des pouvoirs publics de relancer l’industrie, et l’économie algériennes de manière générale, en favorisant une économie productive », a-t-il déclaré sur les ondes de la Radio chaîne 3. Selon lui, le secteur du « textile, de l’habillement et du cuir » a sa place dans l’ensemble industriel algérien et peut « apporter sa participation à la croissance de l’économie ».
La part de la filière rapportée au PIB reste très faible, avec 2% seulement, un chiffre que Amar Takjout relativise, soulignant qu’il représente le tiers de la participation de l’industrie au PIB qui est de seulement 5%.
Quid de la concurrence ? « Elle ne doit pas être un facteur bloquant », répond le SG de la FTC, qui relève l’existence d’opportunités sur le marché qu’il est possible de saisir à condition de « remettre de l’ordre dans l’orientation de l’investissement en donnant plus de facilités à l’investissement productif qu’à l’importation ». « L’environnement général doit être à même d’encourager les personnes à investir dans l’économie productive », ajoute-t-il, affirmant que la concurrence chinoise est en train de perdre du terrain dans la mesure où, explique-t-il, l’on assiste à des opérations de délocalisation de la Chine vers l’Europe sous l’effet de la cherté de la main d’œuvre chinoise et du fait de l’éloignement géographique de ce pays.
« La main-d’œuvre algérienne « moins chère » qu’en Tunisie et au Maroc »
Pour mieux argumenter son point de vue, Amar Takjout rappelle que la concurrence chinoise n’a pas anéanti les industries textiles tunisienne et turque qui, selon lui, se portent bien et dont le savoir-faire accumulé a pu être sauvegardé. En Algérie, estime-t-il, les choses peuvent être beaucoup plus reluisantes car – à quelque chose malheur est bon – la dépréciation du dinar fait que la main-d’œuvre algérienne est bon marché (140 dollars/mois) « loin de la Tunisie et du Maroc » (autour de 220 dollars/mois).
Le SG de la FTC reconnaît que la filière a perdu « énormément de terrain » dans le marché de la consommation grand public, mais, insiste-t-il, il est possible de reprendre les parts de marché perdues, « pourvu que la formation et la création reprennent ».
Déplorant la faiblesse du contrôle et de la régulation qui sont, relève-t-il, derrière la prolifération du marché de la friperie, Amar Takjout estime qu’il appartient à l’Etat de prendre les décisions qui s’imposent pour sauver le secteur affirmant que le pays possède une capacité de production de 250 millions de mètres de tissus /an « qui n’est pas exploitée ».