L’économiste signale que le FMI vient de publier un document où il est précisé que finalement le déficit de 2017 a été de 8,8% au lieu des 5,6 prévus.
Dans un entretien accordé à Radio M, ce dimanche, Nour Meddahi, professeur d’économétrie et finances à la ‘’Toulouse School of Economics’’ est revenu sur le recours du gouvernement à la planche à billets. Il a indiqué à ce sujet que pour redresser la situation du pays face à la baisse des prix du pétrole « la loi de finances 2018 a choisi la planche à billets à grande échelle avec des promesses de réformes qu’on ne voit pas venir ».
Pour le professeur Meddahi, le gouvernement avait deux choix à faire, soit appliquer des réformes soit trouver les financements. Selon lui, l’option retenue par les pouvoirs publics, à savoir le recours à la planche à billets, a été fait de façon excessive.
« Lorsqu’un malade va voir un médecin et que ce dernier lui dit de prendre un comprimé d’un médicament et que le patient en prend trois, alors c’est le problème du patient pas celui du médecin », explique Meddahi qui estime que la planche à billets pourrait être une solution sous conditions.
Il a constaté, en outre, l’existence d’une très grande différence en termes de budget entre ce qui était prévu en 2017 pour 2018, et ce qui est passé dans la Loi de finances 2018. Selon l’économiste, la Loi de finances 2018 a permis une augmentation « énorme » des dépenses, avec une différence de 1700 milliards de dinars, alors qu’un « effort majeur a été fait en 2017 ».
Pour Meddahi, le gouvernement devait respecter la trajectoire budgétaire votée en 2017 pour 2018 et 2019. Il estime que c’est effort majeur qui a été fourni en 2017 pour faire sortir le pays de la crise économique à moindre coûts. « Moi, personnellement j’ai soutenu la planche à billets pour combler le déficit pour cette trajectoire. La différence de 1700 milliards sur le budget de la Loi de finance 2018 est un énorme montant que je ne soutiens pas », a-t-il indiqué.
Il rappelle dans ce sens que le FMI vient de publier un document où il est précisé que finalement le déficit de 2017 a été de 8,8% au lieu des 5,6 prévus. « C’est une différence de 3% causée par des dépenses en équipements et aussi en fonctionnement, ce qui n’était pas prévu initialement », a-t-il expliqué.