Alexandre Kateb, membre la Task Force mobilisée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal pour la mise en place d’un nouveau modèle économique, estime que le problème se trouve au niveau de l’exécution des mesures gouvernementales. Il a mis en cause, lors de son passage sur les ondes de Radio M., « une administration pléthorique et une bureaucratie rampante ».
Lors de son passage aujourd’hui dans l’émission « L’Invité du direct » de Radio M., Alexandre Kateb a jeté la lumière sur la mission de l’équipe de six personnes, dont il est membre, chargée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en décembre 2015 de la mise en place d’un modèle économique de croissance adéquat, dans une conjoncture marquée par le choc pétrolier.
« Nous avons été mobilisés pour un but précis qui était celui de rédiger un rapport sur la trajectoire budgétaire 2017/2019 et jeter les jalons de ce nouveau modèle économique qui demande à être affiné et surtout opérationnalisé, c’est-à-dire décliné en mesures concrètes », a déclaré Alexandre Kateb en abordant la tâche de cette Task Force. Et de suggérer la mise en place d’une équipe plus « intégrée » avec les institutions de l’Etat et dont l’objectif se résumerait au suivi de la mise en œuvre des mesures et des réformes : « J’aimerais beaucoup qu’on soit associé à l’implémentation de ces mesures. C’est d’ailleurs une des propositions que nous avons faites : mettre en place une cellule chargée du suivi de l’implémentation du nouveau modèle économique. »
« Le problème de l’exécution »
L’invité de la Radio M. a assuré que le gouvernement a une vision d’ouverture économique. Il faut « ouvrir l’activité économique, débureaucratiser et décentraliser » et « il n’y a pas de tabou sur les secteurs concerner : transport, université, banques. C’est le message principal du Premier ministre », a-t-il ajouté.
Selon Alexandre Kateb, la conjoncture économique mondiale fait que l’Algérie doit adopter un modèle économique ouvert et une orientation générale qui vise à faire du privé le moteur principal de la croissance économique : « Dans ce cadre-là, il y a un certain nombre d’activités dans lesquelles l’Etat n’a pas vocation d’être présent et qui peuvent être transférées au secteur privé. »
Une Delivery Unit au sein du ministère ?
L’invité du direct de radio M. a soutenu qu’il fallait « trouver des moyens pour contourner ces lourdeurs et envoyer des signaux forts sur des initiatives ciblés (ouverture de capital, ouverture au privé de l’activité économique comme pour les énergies renouvelables) ». » Il faudrait donner plus de prérogatives aux agences de régulation spécialisées et créées par l’Etat. « Donnons un véritable pourvoir à ces agences qui connaissent leurs secteurs », a-t-il martelé.
« Dans ce pays, on peut souvent avoir la volonté de mettre œuvre des réformes mais, derrière, il y a le problème de l’exécution qui n’est pas forcément lié à la volonté des décideurs mais aux lourdeurs du système et des institutions », a déploré Alexandre Kateb.
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