Le passage de l’informatique vers le 21ème siècle a été suivi par les décideurs algériens avec une grande attention et surtout un soupir de soulagement : les ordinateurs de l’administration ont passé l’an 2000 et le fameux bug ne s’est jamais matérialisé.
Nous sommes à la fin de la deuxième décennie de ce siècle, et la société, après avoir été métamorphosée par une multitude de nouvelles avancées technologiques, ne connaît toujours pas les bienfaits de la transformation numérique. Il y a quinze ans, aucun responsable administratif n’envoyait de courrier électronique pour informer ses employés des décisions prises à propos d’un projet. On faisait beaucoup d’efforts budgétaires pour assurer la disponibilité du papier, pour imprimer ou photocopier des documents, on n’imaginait pas un jour de pouvoir afficher un billet d’avion sur l’écran d’un smartphone.
« Youtube » et « Facebook » n’existaient pas, et, faute de « Google Earth », on dépliait une carte pour connaître la route de la Tunisie. Aujourd’hui, la photographie numérique a tué la pellicule et les millions de pixels sont abordables pour tout le monde. Plus besoin de se téléphoner, un SMS fera l’affaire, chacun parmi nous peut partager ses vidéos sur Youtube. Cependant, le modèle économique du pays ne suit pas la trajectoire de la courbe internationale de la numérisation.
L’absence d’initiatives de transformation numérique est toujours constatée, aussi bien dans l’industrie, l’administration, que dans le secteur des finances. Certes, entre 2005 et 2015, le gouvernement a pris connaissance de l’importance de la généralisation de l’utilisation des nouvelles technologies dans la gestion du pays, mais cette généralisation se heurte à l’absence prolongée de balises juridiques.
Aujourd’hui, la transformation digitale se généralise à l’ensemble des activités humaines. Selon l’IDC, 89% des entreprises identifient la transformation numérique comme une priorité. Le bureau d’études estime à 1200 milliards de dollars les prévisions de dépenses dans la transformation numérique en 2017. Cette hausse de 17,8% par rapport à 2016 illustre parfaitement l’essor des initiatives de transformation numérique. Finalement la transformation digitale est « l’épine dorsale » de la quasi-totalité des stratégies de l’économie des pays connectés. Elle a mis les télécommunications modernes au service des administrations. L’idéal serait donc d’identifier les profils générateurs de valeur ajoutée à tout projet de transformation numérique du pays… qui se fait attendre.