A l’exception du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui consacre à cette question, dans son programme électoral, un assez long développement, les autres partis soit l’ignorent complètement soit l’abordent en quelques lignes rapides.
La question de la transition énergétique du pays ne semble pas être au centre des priorités de la plupart des partis en campagne pour les législatives de mai prochain. Si certains lui accordent un intérêt relatif, d’autres l’insèrent dans celle, plus globale, de développement économique. Quelques partis, encore, n’en font pas du tout mention. Et pour une autre catégorie de partis c’est le programme électoral lui-même qui est indisponible.
Le Front de libération nationale (FLN) consacre, dans son programme, quelques lignes seulement à la question de la transition énergétique évoquant un nécessaire développement des énergies renouvelables comme actions à entreprendre dans le cadre de la promotion du secteur de l’industrie et des mines. Une question qui, sur l’échelle des priorités du parti, vient juste après l’agriculture et avant le transport et les infrastructures.
Le Rassemblement national démocratique (RND) semble consacrer un peu plus d’intérêt à cette thématique que l’ex-parti unique. Il estime que « la consommation intérieure du gaz et du pétrole ne cesse de croître alors que la production de ces énergies est appelée à régresser. Outre la poursuite et l’intensification de l’exploration des hydrocarbures conventionnelles, il importe donc d’intensifier la mise en valeur de nouvelles sources d’énergie ». Le RND appelle au « développement des énergies renouvelables, notamment le solaire, avec des investissements publics et privés et des incitations fiscales et financières de l’Etat », mais aussi à « l’exploration et l’évaluation des gisements de gaz et pétrole de schiste, en veillant à la sauvegarde de l’environnement et à la préservation de la santé de la population ».
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est probablement le parti qui parle le plus de la question de la transition énergétique à laquelle il consacre un assez long texte : « La pénurie d’énergies fossiles ne concerne pas que les prochaines générations ; elle est déjà d’actualité. Nous sommes devant une situation où il faut agir à la fois sur l’offre et la demande », lit-on dans le programme de parti. ET de recommander de « doter tous les ministères, les sièges des grandes institutions nationales, régionales et locales d’un parc d’énergie renouvelable à hauteur des possibilités issues d’études techniques. (Et) dans le même temps, interdire dans ces services l’usage de lampes et d’appareils électriques (les climatiseurs en particulier) autres que ceux certifiés basse consommation. Cette mesure sera étendue progressivement à l’ensemble des édifices publics ». Le RCD préconise d’adopter « une législation qui stipule que les nouvelles constructions d’édifices publics doivent répondre aux normes de l’efficacité énergétique. Il préconise également d’« interdire, dans un délai de deux ans, toute circulation de véhicule utilitaire dans le parc public fonctionnant à l’essence ou au diesel au profit des véhicules GPL et électriques » et d’ « instaurer, dès à présent, un certificat d’efficacité énergétique pour les entreprises de reconversion en GPL et des aides pour la rénovation de l’ensemble de la flotte des transports publics y compris les taxis ».
L’Alliance Nahda-Adala-Bina évoque, dans son programme, la nécessité de temporiser avant d’aller vers le gaz et le pétrole de schiste en attendant de trouver une technologie d’extraction moins risquée du point de vue environnemental. Il parle d’introduire graduellement, les énergies renouvelables aux différents secteurs industriels est également préconisé par le programme de l’alliance.
Le Front Moustakbal, quant à lui, veut impliquer l’université pour assurer une transition énergétique, notamment pour exploiter le gaz de schiste. La question de la transition énergétique se limite à peu près à cette idée dans le programme du parti.
Le parti des travailleurs (PT) ne fait, pour sa part, aucune mention de la question de la transition énergétique dans son programme électoral tandis que les programmes de partis tels que le Front des forces socialistes, l’Alliance nationale républicaine (ANR) sont tout simplement inaccessibles sur leurs sites où les réseaux sociaux.