Le déficit budgétaire de l’Algérie pourrait atteindre en décembre 17% du Produit intérieur brut (PIB), a indiqué la Banque africaine de développement (BAD), dans un rapport intitulé ‘’ Perspectives économiques en Afrique du Nord 2020’’, rendu public mardi.
‘’Si la pandémie devait durer jusqu’en décembre 2020 (scénario pessimiste), le déficit budgétaire pourrait atteindre 10,9 % du PIB pour la région, et il serait supérieur à 10 % en Algérie (17 % du PIB) et en Libye (22,5 % du PIB), et à 8,7 % du PIB en Égypte’’, lit-on dans le document. Ce dernier rappelle qu’en 2019, le déficit budgétaire en Algérie était de 11,4 % du PIB.
La chute des prix du pétrole est l’argument sur lequel s’est basé les prévisions de la BAD. ‘’La volatilité des cours du pétrole pèse lourdement sur le rythme de la croissance, les soldes des comptes courants, la situation budgétaire et les investissements révisionnels en Algérie et en Libye. Du fait de la propagation de la COVID-19, les cours du pétrole se sont effondrés sur les marchés internationaux, le baril de Brent touchant un creux inférieur à 25 USD en mars 2020’’ explique la banque africaine pour le développement. Elle ajoute :’’ les pays nord-africains exportateurs de pétrole (Algérie, Libye) seront particulièrement touchés, et accuseront une baisse de leurs exportations en termes nominaux et de leurs recettes budgétaires’’.
Selon la même source, le déficit des comptes courants devrait s’établir à 11,4 % du PIB en 2020, principalement sous l’effet d’un taux d’inflation au-dessus de 10 % dans les pays exportateurs de pétrole (20 % du PIB et 19,8 % du PIB en Algérie et en Libye respectivement), mais également en Mauritanie (17 % du PIB) et en Tunisie (12,2 % du PIB) dont les principaux partenaires commerciaux sont la Chine et les pays européens.
Pour l’inflation, la banque africaine de développement s’attend, à court terme, à ce que l’inflation soit contenue en Algérie compte tenu de la gestion active des liquidités dans un contexte de recours accru au financement monétaire du déficit budgétaire et compte tenu des restrictions imposées sur les importations de biens de consommation, en particulier les aliments.
Pour faire face à la situation financière difficile, la BAD n’écarte pas le recours du gouvernement algérien au financement non conventionnel. ‘’ Depuis mai2019, le gouvernement a suspendu le financement non conventionnel. Toutefois, comme celui-ci reste légal jusqu’en 2022, il pourrait encore être utilisé par le gouvernement pour financer le Trésor national’’, note la même source.