Le dispositif de pré-emploi est à l’arrêt depuis le 2 janvier 2019. Selon un responsable au ministère du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, aucun diplômé n’a bénéficié d’un contrat de pré-emploi depuis le 30 décembre 2018. Une mesure qui n’a fait qu’augmenter le nombre de demandeurs d’emploi inscrits aux antennes de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).
« Nous avons reçu le 2 janvier 2019, une note du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale ordonnant le gel de tous les dispositifs de pré-emploi jusqu’à nouvel ordre », a indiqué le même responsable à Maghreb Emergent.
Au départ, cette mesure avait un caractère provisoire. Elle a été prise pour faire l’évaluation des 10 ans d’existence de la formule de pré-emploi et de préparation de nouvelles offres. Le déclenchement du soulèvement populaire contre le pouvoir, le 22 février a fait durer cette mesure. « Le gouvernement et le ministère du Travail ne savent plus quoi faire », témoigne le même responsable.
« Nous ne savons plus quoi dire à ces jeunes diplômés qui espèrent avoir un contrat de travail aidé », affirme un employé de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).
Le gel a également touché les titulaires de contrats de pré-emploi dont l’employeur a cessé l’activité. « Cette mesure concerne également des titulaires de contrats de l’emploi dont l’employeur a cessé l’activité. On leur a imposé une série de mesures pour obtenir un transfert vers un autre employeur », témoigne-t-il avant d’exprimer son souhait de voir la situation se débloquer rapidement.
Le comité des chômeurs dénonce
Dans une déclaration à Maghreb Emergent, le coordinateur national adjoint du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), Adel Chetti dénonce cette mesure qui ne fait qu’amplifier la crise du chômage dans le pays. « C’est une décision injuste qui ne fait que compliquer la vie aux demandeurs d’emploi », dénonce-t-il avant d’ajouter : « On fait payer les frais de la crise à la frange de la société la plus vulnérable ». Selon lui, cette décision pourrait être la source de troubles sociaux au cours des prochains mois. « Les diplômés n’ont aucune perspective d’embauche. Les horizons se ferment devant eux. Nous sommes devant une situation catastrophique », s’alarme-t-il.
Un salaire entre 8000 et 15000 DA par mois
Les titulaires des contrats de pré-emploi touchent un salaire mensuel qui varie entre 8000 DA et 15 000 DA selon le diplôme. Les licenciés touchent 15 000b DA tandis que les techniciens supérieurs et les DEUA perçoivent 12 000 DA. Les autres diplômés touchent entre 8000 et 10 000 DA le mois.