Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) et le représentant des banquiers algériens plaident pour que le marché financier prenne le relais du financement des projets dans un contexte marqué par la baisse des cours du pétrole.
Après les instructions relatives à la diversification des sources de financement des investissements publics données par le Président de la République au gouvernement, le FCE a déterré une vielle revendication portant sur le passage d’une économie financée par le budget à une économie financée par le marché.
« Le budget de l’Etat doit être destiné exclusivement au financement des grandes infrastructures publiques qui sont au service de l’ensemble de la population: écoles, hôpitaux. L’Etat ne peut pas tout faire seul, il faut laisser place au marché financier », a indiqué à l’APS le vice-président du FCE Brahim Benabdesslam. Mais pour assurer la dynamique du marché financier, le représentant de cette organisation patronale appelle le gouvernement à l’octroi de plus de facilités afin d’encourager les entreprises à entrer en bourse.
Pour sa part, le délégué général de l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrazak Trabelsi, a estimé dans une déclaration à l’APS que le marché financier en Algérie n’est pas très développé mais il faudra, justement, accélérer le processus de sa dynamisation de manière à ce que l’effort d’investissement public soit graduellement pris en charge par ce marché. Selon lui, le développement du marché financier pour diversifier les sources de financement des investissements publics est un choix « incontournable » pour mener à terme le programme de développement de l’Etat.
Une nouvelle orientation du gouvernement
La conjoncture difficile que traverse l’Algérie marquée par une chute brutale des prix de pétrole a contraint le gouvernement à opter pour un modèle de financement des projets par le marché financier. Le premier ministre, Abdelmalek Sellal avait choisi la conférence sur le développement économique et social qui s’est tenue au Palais des Nations en novembre dernier pour annoncer une nouvelle orientation concernant le financement des projets d’infrastructures.
M. Sellal avait indiqué, dans son discours inaugural, que le gouvernement « privilégie désormais le financement de la construction des infrastructures par le secteur marchand et que l’Etat ne sera plus là que pour syndicaliser les efforts des entreprises et faciliter l’accès aux crédits auprès des banques ». Auparavant, une réorganisation du secteur public marchand avait été effectuée pour assurer une autonomie de gestion des EPE.
Le président, Abdelaziz Bouteflika a confirmé cette orientation en instruisant le gouvernement à l’effet d’intensifier les réformes au niveau du secteur financier pour (…) le financement des investissements de la sphère économique ».