Le Front social connait, depuis quelques semaines, une dynamique protestataire qui touche plusieurs secteurs d’activité. La politique sociale du gouvernement est de plus en plus contestée sur le terrain.
Les pouvoirs publics seront confrontés, au cours des trois semaines à venir, à une liste indéterminée de mouvements de protestation programmés par pas moins une vingtaine d’organisations professionnelles agrées et non agrées qui promettent de briser les interdictions et de hausser le ton pour faire valoir leurs revendications. Des actions qui seront menées, entre autres, par les militaires en retraite, des étudiants des écoles normales, les médecins résidents, les médecins spécialistes, les paramédicaux, les commerçants et les artisans de la wilaya de Tizi Ouzou, les enseignants et autres.
La santé publique au cœur d’une tempête sociale
La santé publique vit, depuis le mois d’octobre dernier, des secousses sociales qui ont perturbé le bon fonctionnement de ce secteur stratégique. Médecins résidents, médecins spécialistes, paramédicaux et praticiens généralistes tous en colère contre la politique du ministère de la Santé et la Population et la Réforme hospitalière. Lundi, se sont les paramédicaux qui entameront une grève cyclique de trois jours à l’appel du Syndicat algérien des paramédicaux (Sap). Le même jour, les Collectif autonome des médecins spécialistes algériens, un syndicat en cours de création, compte organiser dans tous les établissements de santé publique des sit-in de solidarité avec les médecins résidents.
Pour la journée de mardi, le tour viendra aux médecins résidents en grève depuis plus d’un mois d’organiser un sit-in national à l’hôpital Mustapha Pacha à Alger. Une action qui sera soutenue, cette fois-ci, par les praticiens spécialistes de la santé publique.
L’éducation nationale renoue avec les grèves illimitées
L’éducation nationale n’est pas en reste de cette dynamique sociale. Mardi prochain, les adhérents et les sympathisants du syndicat le plus représentatif du secteur à savoir le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), vont entamer une grève illimitée pour exiger l’arrêt des pressions sur ses délégués à Bejaia, Blida et Skikda ainsi que la satisfaction des points de sa plateforme de revendication restés en suspens depuis 2016.
Les militaires en retraites ne décolèrent pas
En mouvement de protestation depuis plus d’une année, les militaires en retraite ne comptent pas, de leur côté, abandonner le terrain des luttes après avoir échoué à accéder à la capitale samedi dernier. En effet, la Coordination nationale des militaires en retraite et les ayants droits a appelé ses membres à rester mobilisés pour tenter une nouvelle fois de marcher dans les rues d’Alger. La date exacte de la tentative est gardée secrète, mais selon des sources proches du mouvement, elle aura lieu entre samedi et lundi. Des appels ont été lancés pour les militaires en retraite habitants Alger pour accueillir les manifestants chez eux.
Tizi Ouzou wilaya morte mercredi
Tizi Ouzou wilaya morte le 31 janvier est l’objectif tracé par le Collectif des organisations et associations professionnelles de la wilaya de Tizi-Ouzou pour dénoncer l’attitude adoptée par la CASNOS envers les professionnels libéraux. En plus de la grève générale, le Collectif qui regroupe l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA bureau de Tizi Ouzou), la Fédération nationale des entrepreneurs (section de wilaya de Tizi Ouzou) et enfin le collectif d’appui à la micro entreprise de Tizi Ouzou appelle à un sit-in devant le siège de la CASNOS.
L’intersyndicale maintient sa grève générale
L’intersyndicale qui se dit en guerre contre la politique du gouvernement depuis juin 2016 travaille d’arrache-pied pour faire du 14 février prochain une journée de grève générale pour exiger le retour de retrait anticipée et celle sans condition d’âge et demander des mesures concrètes pour préserver le pouvoir d’achat des Algériens. L’intersyndicale revendiquera aussi le respect des libertés syndicales. Onze organisations syndicales ont d’ores déjà annoncé leur adhésion à cette action. D’autres suivraient, nous confie une source proche de l’organisation.