Le Fonds de soutien à l’investissement pour l’emploi (FSIE), créé en 2005 pour offrir aux travailleurs un revenu complémentaire à la retraite, n’a attiré que peu de souscripteurs depuis son lancement effectif en 2008, a indiqué son Directeur général, Mohamed Sennoun, dans un entretien à l’APS.
« Nous avons enregistré, à ce jour, un peu plus de 5.000 souscripteurs pour un capital global souscrit de 40 millions de DA. C’est un bilan timide, mais nous comptons intensifier nos efforts de vulgarisation pour réaliser notre objectif qui est d’arriver à 20.000 souscripteurs réguliers », avance-t-il.
Expliquant les raisons de ce faible niveau de souscription, M. Sennoun les impute à plusieurs facteurs dont la longue durée nécessaire pour finaliser les détails de ce type de prestation, le faible engagement des banques mais aussi, avoue-t-il, un manque de communication par le FSIE.
Actuellement, le produit « Chhihti » (ma tirelire), qui est le nom commercial attribué au revenu complémentaire à la retraite fourni par le FSIE, est commercialisé à travers seulement 19 agences de la Banque Nationale d’Algérie (BNA) ainsi que par les bureaux du CCP, fait-il savoir.
En fait, le travail du FSIE consiste à collecter l’épargne auprès des travailleurs, qu’ils soient salariés ou pratiquant des professions libérales, à travers des cotisations mensuelles pour leur permettre d’avoir un revenu complémentaire à leur départ à la retraite.
Un rendement annuel jusqu’à 8%
Décidée lors de la tripartite de 2003 et officialisée par la loi de finances de 2005, la création du Fonds a été inspirée d’une expérience canadienne à travers laquelle la fédération des travailleurs du Québec avait créé dans les années 1980 un fonds de solidarité et d’investissement qui compte aujourd’hui plus de 500.000 adhérents.
Pour fructifier les souscriptions et participer à l’effort de soutien à l’investissement, le FSIE peut procéder à des prises de participations dans le capital des PME, qui sont en stade de développement, à hauteur de 15% du capital d’une entreprise de cette catégorie.
Cet organisme, dont le conseil d’administration est présidé par un représentant du ministère des Finances, est habilité à placer au maximum 50% de ses ressources dans les PME, et le reste, soit 50% ou plus, dans des titres du Trésor public.
Mais avec les réticences des entreprises familiales à ouvrir leur capital social, aucune prise de participation par le Fonds dans le capital de PME n’a eu lieu après huit ans d’exercice.
Le fonds propose aux travailleurs-souscripteurs un rendement annuel de 4% au minimum et pouvant même atteindre 8%, des taux qui dépassent largement ceux des intérêts de l’épargne offerts par les banques, qui sont actuellement inférieurs à 2%.
Selon M. Sennoun, le produit du FSIE est considéré comme un produit financier « halal », c’est-à-dire conforme aux principes de la Charia, puisque le rendement annuel à verser aux souscripteurs varie selon la rentabilité des placements de ce Fonds d’investissement lesquels comportent une part de risque.
« Pour les ressources que nous plaçons dans les titres du Trésor public, nous avons un rendement annuel autour de 4 à 5%, alors que pour les placements dans les PME, le rendement ne peut être inférieur à 10-15% », soutient-il.
Sachant que la valeur nominale à souscrire au Fonds est de 200 DA/action, mais qui revient, en réalité, à 180 DA grâce à une bonification par le Trésor.
Ainsi, un travailleur âgé de 40 ans qui achète chaque mois cinq (5) actions « Chhihti », encaissera un montant de 464.351 DA lorsqu’il aura 60 ans en ayant payé 900 DA/mois durant vingt ans (un total de près de 130.000 DA sur 20 ans), soit un gain de plus de 334.000 DA.
Si le même souscripteur veut avoir 2 millions de DA quand il aura 60 ans, il doit souscrire mensuellement pour 21 actions, c’est-à-dire pour 3.780 DA/mois.
Pour un travailleur de 25 ans, il peut recevoir un montant de plus de 2,8 millions DA à 60 ans dans le cas où il achète 10 actions pour 1.800 DA chaque mois, indiquent les résultats de tests de simulation.
La législation stipule toutefois que ce revenu est recevable à l’âge légal de départ à la retraite. Ce qui veut dire que le travailleur-souscripteur ne peut prétendre à la retraite complémentaire du FSIE avant cet âge (actuellement 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes).