Hocine Benhadid avait été arrêté le 30 septembre dernier, et mis sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, à la suite des deux entretiens qu’il avait accordé respectivement à Radio M et à la chaîne El Magharibia. Son arrestation musclée avait suscité l’indignation de nombre de ses anciens collègues : dans une déclaration, le 2 octobre 2015, le bureau régional de l’Organisation nationale des retraités de l’Armée de la région-est, avait exigé sa « libération immédiate ».
Le général à la retraite Hocine Benhadid, 72 ans, arrêté le 30 septembre dernier et incarcéré dans la prison d’El Harrach, à Alger, a cessé sa grève de la faim, entamé le 16 février dernier, a appris Maghreb Emergent.
Hocine Benhadid est poursuivi en justice pour « atteinte au moral de l’armée ». Dans ses déclarations à Maghreb Emergent, il avait notamment estimé que le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, qui s’est allié, selon lui, en 2014 avec Saïd Bouteflika, serait la « prochaine cible » de ce dernier. Ni Athmane Tartag, ni les nouveaux responsables désignés à la tête des corps de sécurité, avait-il estimé, n’ont le « poids de Toufik ou de Bousteila » et ils ne peuvent constituer de ce fait un frein aux ambitions de Saïd Bouteflika.
Le général à la retraite avait été arrêté par la Gendarmerie nationale le 30 septembre dernier, et mis sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, à la suite des deux entretiens qu’il avait accordé respectivement à la webradio Radio M et à la chaîne de télévision El Magharibia.
Son arrestation musclée avait suscité l’indignation de nombre de ses anciens collègues : dans une déclaration, le 2 octobre 2015, le bureau régional de l’Organisation nationale des retraités de l’Armée de la région-est, avait exigé sa « libération immédiate ». Des journalistes et des personnalités politiques s’en étaient également indignés.
Après avoir usé de toutes les voies de recours, le général à la retraite avait, en dépit de son état de santé décrit comme « critique » par ses avocats, entamé une grève de la faim et cessé de prendre ses médicaments le 16 février dernier, pour réclamer le droit d’être jugé dans les délais légaux et d’être transféré dans un établissement hospitalier.
Devant l’inefficacité de son action, la famille du général nous apprend qu’il a finalement décidé, sur les conseils de ses proches et de ses avocats, de cesser une grève de la faim qui n’a pas trouvé l’écho souhaité auprès des décideurs et de la société civile, quasi-absente de cette affaire si l’on excepte une pétition lancée le 23 février dernier exigeant sa libération et qui a recueilli jusqu’à maintenant 525 signatures.
Avec l’absence de plainte du ministère de la Défense, le renouvellement du mandat de dépôt, et une date inconnue du procès, cette affaire apparaît comme étant peu ordinaire et soulève des questions sur l’avenir d’une justice, en quête d’indépendance.