La Société nationale de fer et de l’acier (Feraal) et l’entreprise chinoise Sinosteel equipment & engineering ont signé lundi à Alger un protocole d’accord de réalisation des études de préfaisabilité et de faisabilité des investissements de développement du gisement de fer de Gara-Djebilet (Tindouf).
Le document a été paraphé par le directeur général de Feraal, Ahmed Benabbas, et celui de Sinosteel, Wang Jian, en présence du ministre de l’Industrie et des mines, Abdessalem Bouchouareb, et de l’ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu.
Déjà présente à Bellara (Jijel) et à Oran, Sinosteel est une entreprise étatique chinoise fondée en 1993, activant principalement dans l’exploitation minière, la fabrication d’équipements et l’ingénierie, et est le 2ème importateur chinois de minerai de fer.
Ces études de préfaisabilité et de faisabilité devraient être prêtes à fin 2017 et porteront sur l’ensemble des aspects de la mise en exploitation du gisement, a expliqué M. Bouchouareb.
Il s’agit de trouver « le meilleur compromis entre les investissements nécessaires pour l’extraction, le traitement et le transport du minerai jusqu’à sa livraison aux clients en Algérie ou à l’étranger, et les investissements à prévoir, en parallèle, pour la réalisation des infrastructures et pour assurer la disponibilité de l’ensemble des utilités dans la région, ainsi que l’impact économique, environnemental et social de ces investissements et de l’exploitation », a-t-il souligné.
Le contrat couvre également la réalisation par des centres de recherche en Chine des essais de déphosphoration et d’enrichissement sur quatre (4) procédés distincts, a expliqué le ministre rappelant que les laboratoires algériens ont pu atteindre en 2015 un taux de déphosphoration avoisinant 0,1%.
Sur la base de ces études et essais, Feraal compte réaliser en 2018 une usine-pilote permettant de démontrer la fiabilité du procédé de traitement retenu et de déterminer tous les paramètres de fonctionnement du projet d’exploitation industrielle du minerai de Gara-Djebilet qui sera lancé entre 2021 et 2022.
A ce propos, M. Bouchouareb a considéré que pour l’Algérie, la valorisation de ce minerai de fer était à la fois stratégique et un défi, soulignant que ce projet permettra de placer l’Algérie en tant que « leader » de l’industrie sidérurgique et métallurgique à l’échelle continentale en se dotant d’une plateforme de production de taille internationale.
Un «hub métallurgique »
L’exploitation du gisement de fer de Gara-Djebilet permettra aussi à l’Algérie de devenir un « hub métallurgique » stimulant de nouveaux bassins d’emplois. A cet égard, les premières estimations font ressortir un potentiel de création de 4.800 emplois directs et de 14.500 indirects aussi bien au niveau de la mine, des installations industrielles, des annexes que des infrastructures, a-t-il avancé.
Qualifiant ces études de phase cruciale et déterminante pour l’avenir de ce projet, le ministre a affirmé que la partie algérienne serait « extrêmement exigeante et vigilante sur le respect des délais et la qualité des études ».
En marge de cette cérémonie, le directeur général de Feraal a expliqué à la presse que ces études permettraient de définir avec précision le niveau des réserves dans ce gisement, leurs caractéristiques ainsi que les meilleures méthodes de leur exploitation.
Il s’agit donc d’études réalisées selon les normes internationales, qui seront reconnues à l’échelle internationale, ce qui facilitera par la suite l’obtention des financements auprès des banques algériennes et étrangères, a avancé M. Benabbas.
Découvert dans les années 50, le gisement de Gara-Djebilet offre des réserves minières estimées entre 1 et 2 milliards de tonnes, avec une teneur en fer de près de 57%, selon d’anciennes études.
Par ailleurs, M. Bouchouareb a fait savoir que le Conseil des participations de l’Etat (CPE) tiendrait prochainement une réunion pour la validation de plusieurs projets d’investissements. Il s’agit, entre autres, d’un projet de transformation de phosphate d’une capacité de production de 6 millions de tonnes annuellement, qui sera réalisé par un groupement algéro-chinois à travers la conclusion d’un pacte d’actionnaires.