Pour l’exécutif, les critiques dénonçant une atteinte au pouvoir d’achat des citoyens sont infondées.
Le gouvernement commente officiellement les fuites du projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2018 (LFC 2018). Dans un communiqué rendu public cet après-midi du jeudi 24 mai, le Premier ministre qualifie la publication de la copie du projet LFC 2018 par la presse avant sa présentation officielle de « fuites organisées ».
« Des fuites organisées sur l’avant projet de Loi de finances complémentaire pour l’année 2018 alimentent la spéculation et parfois même les fausses informations sur les nouveaux tarifs de délivrance des documents électroniques », indique le Premier ministère dans son communiqué. Celui-ci apporte, par la même occasion, quelques précisions concernant les nouvelles taxes et les hausses des droits de timbres imposables prévues dans le cadre de la LFC 2018.
Pour le gouvernement, les nouveaux tarifs appliqués aux documents électroniques reflètent leur coût. « L’établissement relevant du Ministère de l’Intérieur qui produit ces document a fourni les prix de revient de chacun de ces documents, et c’est à partir de cela que les nouveaux tarifs de délivrance ont été fixés », explique la même source.
Elle précise : « Pour la carte nationale d’identité biométrique électronique : son coût est de 2.000 DA et elle sera délivrée pour 2.500 DA. Pour le passeport biométrique électronique : son coût est de 6.000 DA pour le modèle de 28 pages (qui sera délivré pour 10.000 DA) et de 12.000 DA pour le modèle de 48 pages (qui sera délivré pour 50.000 DA) ».
Poursuivant ses explications, le gouvernement affirme que « la production du passeport en procédure d’urgence entraine un coût plus élevé : 25.000 DA pour le passeport de 28 pages et 60.000 DA pour le passeport de 48 pages. Il en résulte un tarif de délivrance de 50.000 DA et 150.000 DA selon le modèle ».
Pour le coût de production du permis de conduire biométrique électronique, le gouvernement l’estime à 10.000 DA pièce, alors que celui de la carte d’immatriculation automobile est de 20.000 DA pièce.
Avec ces précisions, le gouvernement souhaite calmer la colère des partis politiques, des syndicats et autres qui ont affiché leur hostilité aux mesures prises par le gouvernement dans le cadre du projet LFC 2018. Vendredi dernier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mm. Louiza Hanoune a chargé violement les concepteurs du projet de LFC 2018. Elle estime que les dispositions prévues par ce projet de loi donnent un nouveau coup dur au caractère social de l’Etat algérien et arrangent davantage les intérêts d’une minorité.
Le gouvernement veut également à travers son communiqué rappeler à l’ordre « les parties » qui sont derrière ces « fuites organisées ». Pour rappel, les contenus de la première et la deuxième version du projet LFC 2018 ont été révélés par la presse nationale avant leur publication officielle. Des révélations qui ont suscité des tollés de réactions sur les réseaux sociaux notamment. En effet, des internautes se sont révoltés contre ce projet en le qualifiant de nouvelles atteintes au pouvoir d’achat des citoyens.
Le pouvoir d’achat ne sera pas impacté par le projet de LFC 2018 selon le gouvernement
Pour l’exécutif, les critiques dénonçant une atteinte au pouvoir d’achat des citoyens sont infondées. Son argument : « La carte nationale d’identité, le passeport, le permis de conduire et la carte d’immatriculation, sont tous des documents qui ont une durée de validité minimale de dix années. Ramené à cette durée, le tarif de délivrance de chacun de ces documents devient modeste. Le passeport de 48 pages délivré en procédure d’urgence est un document destiné aux hommes d’affaires qui n’auront aucun problème à régler ce montant ».
Le gouvernement ajoute à son argumentaire le fait que le projet LFC 2018 ne contient aucune nouvelle taxe sur les produits de large consommation.
« Enfin, comme chacun le constatera lorsque le projet de Loi de finances complémentaire sera rendu public, ce texte ne contient aucune taxe ni aucune augmentation sur des produits de large consommation, et cela en dépit du fait que le pays connaît un important déficit budgétaire de 1800 milliards DA qui n’est couvert que par les emprunts du Trésor auprès de la Banque d’Algérie », note le communiqué.