M A G H R E B

E M E R G E N T

Idées

Algérie- Le marché automobile peine à sortir la tête de l’eau

Par Yazid Ferhat
août 13, 2017
Algérie- Le marché automobile peine à sortir la tête de l’eau

Le gouvernement prévoit des quotas d’importations aux concessionnaires qui ne dépasseront pas les 25000 unités pour 2017. Pas suffisant pour répondre à la forte demande des ménages en équipement automobile.

 

Les constructeurs automobiles en Algérie, peuvent-ils rentabiliser leur industrie et couvrir le besoin national ? Les spécialistes pensent « qu’il faut produire entre 150 000 et 200 000 véhicules/an ». Le marché de voiture connait un déficit autour de 300 000 à 350 000 unités. Renault Algérie a un objectif de production de 60 000 unités/an d’ici l’année prochaine, Hyundai de Tahkout Motors Company (TMC) à Tiaret prévoit 20 000 unité/an d’ici 2019 et pour le nouvel arrivant dans le monde du montage Sovac, avec son partenaire allemand Volkswagen, prévoit 17 000 unité/an en 2018. Le gouvernement prévoit des quotas d’importations aux concessionnaires qui ne dépasseront pas les 25000 unités pour 2017. Pas suffisant pour répondre à la forte demande des ménages en équipement automobile.

Conséquence de la réduction de l’offre due au blocage des importations de plusieurs marques et le peu de voitures assemblées localement, les prix des véhicules neufs ont augmenté de près de 50% chez les concessionnaires.  La volonté du ministre de l’Industrie et des mines Mahdjoub Bedda d’arrêter « l’importation déguisée » a été mal reçue par les concessionnaires-industriels, jusqu’à ce qu’il revient plus tard lors d’une conférence de presse pour apaiser les esprits et rassurer que ses propos ne signifie pas « freiner les investissements ».

Au moment où le gouvernement veut baisser la facture des importations à tout prix, les concessionnaires veulent imposer leurs règles. Ils veulent aller de l’avant dans le SKD et couvrir le reste de la production par l’importation des véhicules finis. Le gouvernement, de son côté, insiste sur « l’augmentation rapide des taux d’intégration et passer à l’exportation».

Décalage entre l’offre et la demande

Paradoxe, « la voiture produite en Algérie coûte plus cher que la voiture importée », de l’aveu même du ministre de l’Industrie et des mines. Entre la cherté et l’indisponibilité, les futurs acquéreurs de voitures sont prix en otage. Les foules qui courent vers les showrooms à chaque fois que les concessionnaires font une annonce. C’est d’ailleurs, l’une des raisons de la flambée des prix. Il y a un large décalage entre la demande et l’offre.

Cette situation s’est répercutée sur le marché de l’occasion. Les prix ont atteint des sommets. Un véhicule acheté en 2014 et ayant roulé près 100 000 Km, se vend 20% plus cher en 2017.

 

La crise que vit le marché de l’automobile est partie pour perdurer. Le retard de plusieurs mois pris dans la délivrance des quotas d’importations, au demeurant insignifiant comparativement à la demande, a accentué la tension sur le marché, alors que les unités d’assemblage  peinent à monter en cadence. Ce qui augure d’une année encore maussade pour le marché. 

Le gouvernement prévoit des quotas d’importations aux concessionnaires qui ne dépasseront pas les 25000 unités pour 2017. Pas suffisant pour répondre à la forte demande des ménages en équipement automobile. 

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Idées

« Ihsane, privé de ta liberté, tu restes un homme libre » (Saïd Djaafer)

Cher Ihsane, Notre complicité humaine et professionnelle qui remonte à loin ne nous a pas mis devant la question délicate de savoir s’il faut souhaiter un “joyeux anniversaire” à quelqu’un… Lire Plus

Actualités Idées

Cinq pistes économiques sur lesquelles devraient réfléchir le futur gouvernement légitime (Contribution)

L’ébullition politique, que suscite la situation politique actuelle, dans notre pays, est normale à plus d’un titre, après des décennies de silence forcé ou plutôt, qu’à la seule source du… Lire Plus

Idées

Avec Gaïd Salah, le régime décrépit ne marche plus que sur un pied, le sécuritaire

Le dispositif répressif a connu une escalade de plus dans la capitale pour ce 19e vendredi, alors que la semaine a prolongé le désert politique du côté du régime. Impasse intégrale ?… Lire Plus

Contributions Idées

Crise politique en Algérie : urgence de dépasser l’entropie actuelle par le dialogue productif

Comme  je l’ai souligné dans plusieurs contributions parues au   niveau  national/ international, une longue période de transition ne peut que conduire le pays à l’impasse économique et politique, d’où l’urgence d’un… Lire Plus

Actualités Idées

Nabni lance un chantier autour de la liberté de manifester et de s’exprimer en Algérie

« La liberté de rassemblement et de manifestation : Se réapproprier l’espace public reconquis le 22 février 2019 », est le troisième « Chantier de refondation » du Think-Tank NABNI.