Le gouvernement prévoit des quotas d’importations aux concessionnaires qui ne dépasseront pas les 25000 unités pour 2017. Pas suffisant pour répondre à la forte demande des ménages en équipement automobile.
Les constructeurs automobiles en Algérie, peuvent-ils rentabiliser leur industrie et couvrir le besoin national ? Les spécialistes pensent « qu’il faut produire entre 150 000 et 200 000 véhicules/an ». Le marché de voiture connait un déficit autour de 300 000 à 350 000 unités. Renault Algérie a un objectif de production de 60 000 unités/an d’ici l’année prochaine, Hyundai de Tahkout Motors Company (TMC) à Tiaret prévoit 20 000 unité/an d’ici 2019 et pour le nouvel arrivant dans le monde du montage Sovac, avec son partenaire allemand Volkswagen, prévoit 17 000 unité/an en 2018. Le gouvernement prévoit des quotas d’importations aux concessionnaires qui ne dépasseront pas les 25000 unités pour 2017. Pas suffisant pour répondre à la forte demande des ménages en équipement automobile.
Conséquence de la réduction de l’offre due au blocage des importations de plusieurs marques et le peu de voitures assemblées localement, les prix des véhicules neufs ont augmenté de près de 50% chez les concessionnaires. La volonté du ministre de l’Industrie et des mines Mahdjoub Bedda d’arrêter « l’importation déguisée » a été mal reçue par les concessionnaires-industriels, jusqu’à ce qu’il revient plus tard lors d’une conférence de presse pour apaiser les esprits et rassurer que ses propos ne signifie pas « freiner les investissements ».
Au moment où le gouvernement veut baisser la facture des importations à tout prix, les concessionnaires veulent imposer leurs règles. Ils veulent aller de l’avant dans le SKD et couvrir le reste de la production par l’importation des véhicules finis. Le gouvernement, de son côté, insiste sur « l’augmentation rapide des taux d’intégration et passer à l’exportation».
Décalage entre l’offre et la demande
Paradoxe, « la voiture produite en Algérie coûte plus cher que la voiture importée », de l’aveu même du ministre de l’Industrie et des mines. Entre la cherté et l’indisponibilité, les futurs acquéreurs de voitures sont prix en otage. Les foules qui courent vers les showrooms à chaque fois que les concessionnaires font une annonce. C’est d’ailleurs, l’une des raisons de la flambée des prix. Il y a un large décalage entre la demande et l’offre.
Cette situation s’est répercutée sur le marché de l’occasion. Les prix ont atteint des sommets. Un véhicule acheté en 2014 et ayant roulé près 100 000 Km, se vend 20% plus cher en 2017.
La crise que vit le marché de l’automobile est partie pour perdurer. Le retard de plusieurs mois pris dans la délivrance des quotas d’importations, au demeurant insignifiant comparativement à la demande, a accentué la tension sur le marché, alors que les unités d’assemblage peinent à monter en cadence. Ce qui augure d’une année encore maussade pour le marché.
Le gouvernement prévoit des quotas d’importations aux concessionnaires qui ne dépasseront pas les 25000 unités pour 2017. Pas suffisant pour répondre à la forte demande des ménages en équipement automobile.