A l’opposé de son prédécesseur Amara Benyounès qui voulu faire du dossier de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC l’une des priorités du gouvernement, le nouveau ministre du Commerce prône une approche beaucoup plus prudente. Bakhti Belaïb veut jauger cette « opportunité » avant d’aller vers les négociations.
En marge d’un atelier sur les Accords de l’OMC relatifs aux mesures sanitaires et phytosanitaires et aux obstacles techniques au commerce organisé ce mercredi à Alger, le ministre du Commerce Bakhti Belaïb n’a pas caché son appréhension quant l’adhésion de l’Algérie à l’OMC dans les conditions actuelles.
« Il faudrait qu’à un moment, nous, entre Algériens, fassions un comparatif entre le coût de la non-adhésion et celui de l’adhésion. Je pense que c’est un travail que nous n’avons pas encore fait », a-t-il déclaré à l’APS. Le ministre veut jauger cette « opportunité » avant prochain round de négociations avec l’OMC. Il s’est même dit « satisfait » de voir l’Algérie ne pas vouloir adhérer « n’importe comment » à cette organisation mondiale, en considérant que le dossier de négociations doit encore être consolidé.
Une vision claire
« Avant la prochaine réunion du travail, nous devrions d’abord avoir une vision claire sur notre façon de négocier et les droits que nous devrions revendiquer », a-t-il précisé. Il a indiqué, dans ce sens, que son département ministériel avait prévu l’organisation d’ateliers et de séminaires pour former les cadres algériens à mieux cerner les Accords de l’OMC et à mieux négocier.
A ce propos, il a fait savoir que le groupe de travail algérien chargé des négociations pour l’accession à l’OMC allait être renforcé pour mieux mener ce processus et mieux défendre les droits de l’Algérie même après son accession à cette organisation mondiale.
Pas d’avancée remarquable
Selon le ministre, le processus de négociations entre l’Algérie et l’Organisation mondiale du Commerce n’a pas évolué de manière remarquable depuis qu’il a quitté le département du Commerce en 1999. En sa qualité de ministre du Commerce entre 1996/1999, il a eu à porter le dossier des négociations avec l’OMC.
« A l’époque, quand j’avais la mission d’expliquer les accords de l’OMC et l’enjeu pour l’Algérie d’y adhérer, mon langage était incompréhensible car nous ne maîtrisions pas ce dossier », a-t-il noté, soulignant la nécessité d’intensifier les actions d’informations et de vulgarisation dans ce sens.