« Sonelgaz a aujourd’hui plus de 220 milliards de Da de chiffre d’affaires mais, de l’autre côté, il y a un revenu requis qui aurait dû être plus de 360 milliards de Da », a expliqué Nourredine Bouterfa. Selon lui, le groupe public doit investir 2.700 milliards Da en plus pour pouvoir satisfaire la demande en électricité et en gaz à l’horizon 2024″.
Le groupe Sonelgaz doit investir 2.700 milliards Da en plus pour pouvoir satisfaire la demande en électricité et en gaz à l’horizon 2024, a indiqué lundi à Alger son P-DG Nourredine Bouterfa, évoquant les difficultés de trouver les financements nécessaires pour réaliser son programme d’investissement dans la conjoncture économique actuelle.
« La conjoncture actuelle marquée par une réduction drastique des revenus de l’Etat exige de trouver des réponses pérennes à la question de la disponibilité financière afin de pouvoir réaliser notre programme d’investissement d’un montant de plus de 2.800 milliards de Da à mobiliser d’ici 2017 », a souligné M. Bouterfa dans son allocution lors des états généraux du Groupe Sonelgaz.
« La satisfaction de la demande à l’horizon 2024 exigera également un montant additionnel de plus de 2.700 milliards de Da », a-t-il ajouté.
Pour le responsable, « en plus de nécessité d’une augmentation des tarifs de l’électricité et du gaz, notre management est interpellé à être plus performant et plus efficient ».
« Nous devons d’être auprès de l’Etat en lui proposant des solutions novatrices à même de lui permettre de mettre en oeuvre une politique d’augmentation graduelle des tarifs de l’électricité et du gaz sans que cela ne remette en cause la cohésion sociale », a dit M. Bouterfa.
Interrogé par l’APS sur les résultats financiers du groupe, M. Bouterfa a indiqué que « Sonelgaz a aujourd’hui plus de 220 milliards de Da de chiffre d’affaires mais de l’autre côté il y en a un revenu requis qui aurait dû être plus de 360 milliards de Da ».
« C’est à dire, il nous manque 140 milliards Da qui est un bénéfice au profit du citoyen versé indirectement par l’Etat », a-t-il précisé.
« Pour nous, en tant que groupe, c’est un manque à gagner de 140 milliards par an », a souligné M. Bouterfa.
Par ailleurs, le même responsable a évoqué la possibilité de réformer et de restructurer le groupe qui compte une quarantaine de filiales et ce pour une meilleure efficience de fonctionnement.
Une restructuration qui « nécessitera la révision des statuts de Sonelgaz »
La restructuration des activités du groupe « nécessitera certainement la révision de la loi et des statuts de Sonelgaz. La révision de loi est d’autant plus nécessaire qu’elle fixe les limites de la forme d’organisation du secteur de l’électricité et du gaz ».
Toutefois, les pratiques du Groupe Sonelgaz en management, en réglementation et en organisation ont permis de mener de lourdes opérations de restructuration suite à l’avènement de la loi 02/01 sur l’électricité et la distribution du gaz par canalisation sans conflits sociaux et sans répercussion négative sur la productivité, a-t-il noté.
En moins de 10 ans, les sociétés du groupe ont réussi à réaliser des moyens de production totalisant 8.729 MW en hausse de 123% du parc de production soit plus que la totalité de ce qui a été réalisé en 40 ans.
En parallèle, le groupe a réalisé 9.907 km de réseaux haute tension (59% d’évolution), 10.250 km de réseaux transport gaz (+ 168%), 45.055 km de réseaux de distribution gaz (+152%), 129.805 postes de distribution (+45%).
Selon M. Bouterfa, le groupe compte aujourd’hui 2,5 millions de clients en électricité et 2,2 de clients dans le gaz.