Algérie - Le premier gouvernement sous Bouteflika 4 : le changement dans la continuité - Maghreb Emergent

Algérie – Le premier gouvernement sous Bouteflika 4 : le changement dans la continuité

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La composition de la nouvelle équipe Sellal est marquée par le maintien à leurs postes des titulaires de portefeuilles ministériels névralgiques comme l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères. Le RND et le FLN gardent le même nombre de ministères chacun. Les ministres MSP qui n’avaient pas répondu à l’appel de leur parti à quitter le gouvernement lors du remaniement ayant suivi les législatives de 2012 ont été éjectés.

 

 

Maintenant l’ossature de l’ancien gouvernement (la majeure partie des « ministères de souveraineté » n’a pas été touchée par le remaniement ministériel), Abdelaziz Bouteflika a opté pour un toilettage apolitique de l’équipe d’Abdelmalek Sellal. Un changement dans la continuité qui, espère-t-il, lui permettra de continuer à apparaître comme un arbitre au-dessus des partis et, surtout, de garder le contrôle sur la décision, tout en donnant l’illusion d’un équilibre régional.

L’admission d’une jeune femme targuie, Aïcha Tagabou (35 ans), dans le gouvernement (ministre déléguée auprès du ministre du Tourisme et de l’Artisanat chargée de l’Artisanat), et celle d’un Mozabite, Hadji Baba Ammi (ex-DG du Trésor, désigné ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective), renseignent sur le souci de ne pas prêter le flanc aux accusations portées contre le président Bouteflika d’avoir favorisé, depuis 1999, la nomination de hauts responsables natifs de l’ouest algérien.

 

Nouvelle technocratie

 

Amar Ghoul (Transports), Ramtane Lamamra (Affaires étrangères), Abdelmalek Boudiaf (Santé), Abdelmadjid Tebboune (Habitat) et Fatma Zohra Derdouri (Poste et TIC) ont été maintenus à leurs postes. Douze nouveaux ministres et deux ministres délégués figurent dans ce nouveau gouvernement. Deux des nouveaux promus sont d’anciens walis : Nouria Amina Zerhouni (Aïn Témouchent) et Abdelkader Kadi (Relizane). La première, sœur de l’ancien ministre de l’Intérieur et homme puissant du régime, Noureddine Yazid Zerhouni, avait été la première femme à intégrer le corps des walis ; elle a été nommée ministre du Tourisme et de l’Artisanat. Le second semble être un inconnu ailleurs que dans les collectivités locales qu’il a eu à gérer. Il a été nommé ministre des Travaux publics en remplacement de Farouk Chiali.

Les nouveaux ministres se sont recrutés aussi parmi les fonctionnaires: Mohamed Djellab, ex-ministre délégué chargé du Budget, hérite du ministère des Finances après le départ de Karim Djoudi. Mohamed Aïssa, cadre au ministère des Affaires religieuses, remplace Bouabdallah Ghlamallah, et Hadji Baba Ammi, ex-DG du Trésor, est nommé ministre délégué auprès du ministre des Finances, chargé du Budget et de la Prospective.

D’autres nouveaux ministres se recrutent au sein de la communauté universitaire. Nouria Benghebrit est chargée de l’Education nationale et Nadia Labidi Cherrabi, diplômée en arts du spectacle, cinéaste et propriétaire de société de communication Procom International, est chargée, quant à elle, de la Culture. Elles remplacent, respectivement, Abdellatif Baba Ahmed et Khalida Toumi. Une autre femme, l’avocate Mounia Meslem, est nommée ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. L’écrivain et directeur de la communication de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, Hamid Grine, est nommé ministre de la Communication.

Le ministère de la Jeunesse et des Sports est désormais scindé en deux départements distincts. Les Sports sont confiés à Mohamed Tahmi, maintenu dans l’équipe gouvernementale, et la Jeunesse échoit à Abdelkader Khomri, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, ancien DG de l’ANEP et ancien ambassadeur en Pologne.

 

Les ministres du MSP éjectés

 

Le FLN et le RND ont gardé le même nombre de portefeuilles que dans l’ancienne équipe. Le départ de Mahmoud Khoudri (FLN) des Relations avec le Parlement est compensé par la nomination au même poste de Khelil Mahi, jusque-là président de la commission des finances à l’APN. Le départ de Bouabdallah Ghlamallah et de Chérif Abbas (RND) est compensé par la nomination de Abdessalem Bouchouareb et de Tayeb Zitouni. Le premier, directeur de communication de la campagne d’Abdelaziz Bouteflika et ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration industrielle (septembre 1996 – juin 1997), est chargé du ministère de l’Industrie et des Mines. Le second, ancien maire d’Oran, est chargé des Moudjahidine.

Les ministres MSP qui n’avaient pas répondu à l’appel de leur parti à quitter le gouvernement lors du remaniement ayant suivi les législatives de 2012 ont été éjectés. Il s’agit de Mustapha Benbada, ministre du Commerce, et de Mohamed-Amine Hadj Saïd, ministre du Tourisme et de l’Artisanat.

Quatre permutations ont également été opérées. Abdelkader Messahel a repris son ancien poste de ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Amara Benyounes a été nommé ministre du Commerce et Mohamed El Ghazi, qui était ministre délégué chargé de la Réforme du service, a été promu ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

Les cérémonies de passation de consignes entre les anciens et les nouveaux ministres sont prévues pour demain matin. Le gouvernement tiendra son premier conseil des ministres dans l’après-midi, sous la présidence du chef de l’Etat.

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