Nous sommes en phase de passage d’un paysage dominé par des maladies transmissibles à des maladies non transmissibles, selon le Pr. Farid Chaoui.
La solution aux problèmes du secteur de la santé n’est pas financière ni organisationnelle, mais politique, a déclaré le gastro-entérologue et hépatologue, Pr. Farid Chaoui, lors de son passage à l’émission l’entretien de Radio M.
Selon lui, la nouvelle loi santé ne va malheureusement pas régler le problème qui frappe le secteur car c’est une sorte « d’esquive ». D’après lui l’Etat doit trancher et décider quel type de système de santé doit-on construire. « Il existe au moins trois systèmes de santé, il faut donc trancher au niveau idéologique », a souligné le professeur. Le premier de ces trois systèmes et le système de l’hypermarché de la maladie où chacun va se servir selon ses moyens comme aux USA, le système tout Etat (L’Etat se charge de gérer les hôpitaux, payer le personnel, distribuer des médicaments…) comme à Cuba, et enfin le système mixte avec l’intervention de l’Etat avec une participation du secteur privé. « Dans le discours officiel de l’Etat, l’Algérie est dans le deuxième type (tout Etat). Cependant le secteur privé en Algérie active en toute liberté dans une atmosphère qui répond totalement au système d’un hypermarché de la maladie », s’exclame-t-il.
Par ailleurs, le Pr. Farid Chaoui a parlé de transition épidémiologique en Algérie, où il a expliqué que nous sommes en phase de passage d’un paysage dominé par des maladies transmissibles à des maladies non transmissibles, d’un profil pathologique d’un pays pauvre a un profil pathologique de pays beaucoup moins pauvres.
Enfin le gastro-entérologue a précisé que « plus les maladies deviennent non transmissibles, plus le coût devient plus élevé. C’est plus cher de prendre en charge des maladies chroniques que des maladies transmissibles. Ces dernières peuvent être évitées par des mesures d’hygiène qui réduisent les maladies, en plus de la vaccination où l’Algérie a beaucoup fait».