Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a présenté lundi, le projet de loi des Finances 2017 (PLF 2017), lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN). Les députés de la majorité qui considèrent que c’est la « seule solution » ont déjà dit « oui ».
Le projet de loi élaboré dans un contexte de baisse sensible des recettes hydrocarbures table sur un accroissement de la taxe ordinaire avec un plafonnement des dépenses à 6. 883,2 milliards de DA alors qu’ils ont été de 7 000 milliards de DA en 2016.
La part des dépenses de fonctionnement sera de 4. 591,8 milliards avec un recul de la masse salariale de 60 milliards de DA en 2017 qui passera de 2 232 milliards de DA à 2 172 milliards. Les transferts sociaux baisseront de 11,4 % en 2017 par rapport à 2016 pour s’établir à 1 630,8 milliards de DA (8,4 % du PIB). L’effort de sortie de la «dépendance » aux hydrocarbures devrait se traduire par une augmentation des recettes hors hydrocarbures de 11%.
Le projet de loi de finances fait une projection sur les trois prochaines années sur la base d’un prix de référence du baril à 50 dollars en 2017, 55 en 2018 et 60 dollars le baril en 2019 avec un cours de la devise nationale de 108 dinar le dollar et une inflation moyenne de 4%. Le taux de croissance serait de 3,9% en 2017, de 3,6% en 2018 et de 4,3% en 2019.
Le ministre des finances n’avait pas de grands efforts à faire auprès des députés de la majorité tous reprenant le mot d’ordre qu’il s’agit de la «meilleure solution» pour faire face aux difficultés budgétaires.
Un « choix inévitable »
« Nous avons deux solutions, où l’endettement extérieur ou l’élargissement de la base de la fiscalité ordinaire » nous a déclaré Mansouri Abdelkarim député du FLN qui estime que les « solutions proposées sont légitimes…et représentent le meilleur choix pour équilibrer le budget ».
Les députés du RND (Rassemblement national démocratique) sont sur la même longueur d’onde. Ce choix est «inévitable » souligne Salah Eddine Dekhili député du RND qui insiste sur le fait que la PLF est un «acte de solidarité » puisque l’Etat préserve le pouvoir d’achat avec les transferts sociaux.
Du côté du parti des travailleurs (PT), on insiste qu’il existe une autre voie pour dépasser la contrainte de la baisse des recettes. L’Etat, a noté Djelloul Djoudi, aurait mieux fait d’œuvrer à recouvrir les impôts, les taxes douanières et les exonérations offerts aux privées au lieu que d’alourdir la charge des citoyens par de nouvelles taxes. Son homologue du PT Nadia Chouitem a qualifié le texte « d’inhumain » en pointant la hausse de la TVA.
Le député ’indépendant Habib Zeghad a traité gouvernement «d’incompétent », une appréciation partagée par Lakhdar Benkhelaf du parti Al-Adala qui voit dans le PLF 2017 la preuve de « l’échec ». Le député du parti El-Karama, Mohamed Eldaoui a dénoncé les dépenses «irrationnelles» des administrations… « À voir toutes ces dépenses…Nous ne croyons même pas à l’existence réelle d’une crise économique ». .