Dans les cartons de l’entreprise chargée de la construction du métro d’Alger, Cosider, il y a un projet fou : un métro aérien pour les algérois. Pour le moment, c’est juste une idée, mais déjà conceptualisée.
L’idée des ingénieurs de Cosider est de construire un métro aérien ou suspendu, pour desservir la dorsale sud d’Alger. La méthode de construction utilise des modules précontraints installés par un lanceur directement depuis le tablier, sans gêner la circulation routière, qui peut être maintenue pendant toute la période des travaux sur l’axe autoroutier Ain Naadja -Benaknoun. Le rythme de construction sera accéléré pour la pose du viaduc à raison d’une travée de 30m par jour. L’utilisation de sous-systèmes standards déjà éprouvés réduit la période de développement et des tests pour le matériel roulant, le système de signalisation et les sous-stations d’alimentation électrique. Les rames ne fonctionneront pas par caténaires mais par un 3eme rail de 750 volts, alors que le tablier sera de sept mètres, suffisant pour deux rames circulant en sens inverse. La proposition de Cosider est présentée comme « une solution clé en main, qui intègre le matériel roulant, la voie, la signalisation, l’alimentation en énergie, les infrastructures de génie civil, les stations et le dépôt de maintenance ».
Alger sur un métro perché
Tout l’ouvrage est conçu dès le départ pour assurer une capacité jusqu’à plus de 500.000 passagers par jour pour une plage horaire de 17 heures (6h-23h). Le projet porte sur une ligne de 15,2 km, 11 stations et un temps de trajets entre les deux terminus de 20 minutes avec un temps d’intervalle entre deux trains de 90 secondes. La ligne pourrait être construite en trois ans et demi de travaux et devrait desservir à partir de la halte des Ateliers, Kouba, Jolie Vue, Garidi, les Sources, Saïd Hamdine, Hydra, Cité Malki, Ben Aknoun, Aïn allah puis Chevalley. Dans les cartons, ce projet n’a pas encore été discuté au gouvernement. Mais, dans le cas d’un intérêt des autorités, ou d’éventuels sponsors, Cosider compte s’associer avec les entreprises françaises Alstom et le spécialiste des ouvrages d’art VSL. Le design des rames sera personnalisé, et inspiré par l’architecture et les couleurs de la ville d’Alger. Alger a déjà son tramway et son métro, actuellement en cours d’extension vers les quartiers surpeuplés d’El Harrach et Ain Naadja, en attendant d’arriver à Bab El Oued vers 2017.