Le Rassemblement national démocratique (RND), influente formation politique algérienne et soutien fidèle d’Abdelaziz Bouteflika, dénonce la décision du président algérien de se maintenir au pouvoir après la fin de son quatrième mandat en attendant une transition en Algérie.
Le RND, qui fait partie de la coalition gouvernementale, rejoint le camp des politiques, syndicalistes et hommes d’affaires qui ont décidé au cours des derniers jours de ne plus soutenir le chef de l’Etat dont la rue demande le départ depuis près d’un mois.
« La candidature du président Abdelaziz Bouteflika pour un nouveau mandat était une énorme erreur », a déclaré Seddick Chihab, porte-parole du RND, sur la chaîne de télévision El Bilad.
« Des forces extra constitutionnelles se sont emparées du pouvoir au cours des dernières années et dirigent les affaires de l’Etat en dehors d’un cadre légal », a-t-il ajouté.
Au pouvoir depuis 20 ans, Bouteflika a accepté de faire un geste pour apaiser le mouvement de protestation né à l’annonce de sa volonté de briguer un cinquième mandat consécutif.
Il a accepté de retirer sa candidature et d’organiser une transition politique en Algérie mais a décidé de rester en fonction jusqu’à ce que cette dernière soit menée à son terme par l’adoption d’une nouvelle Constitution.
Ces concessions n’ont pas calmé la contestation qui voit chaque vendredi plusieurs centaines de milliers de personnes descendre dans les rues des principales villes du pays.
Le chef de file du RND, Ahmed Ouyahia, ancien Premier ministre qui entretient des liens étroits avec les services de renseignement, a lui aussi changé de camp.
« Il doit être répondu aux demandes du peuple aussi vite que possible », notait-il dans un courrier à ses partisans dimanche.
La grande inconnue de ce processus de transition est l’attitude de l’armée qui, pour l’instant, se tient à l’écart du mouvement.
Le frère du chef de l’Etat, Saïd, qui fait partie du premier cercle des fidèles que les manifestants accusent d’être les dirigeants de fait du pays depuis l’AVC dont Abdelaziz Bouteflika a été victime en 2013, reste lui aussi discret.
Flash Infos