La crise sanitaire a poussé Sonatrach à réduire de 50% le budget de 2020 et à reporter un grand nombre de projets d’investissement.
La pandémie du coronavirus qui a secoué l’économie du monde entier, n’a pas épargné les entreprises algériennes, notamment celles du secteur de l’énergie. Les groupes Sonatrach, Sonelgaz et Naftal, ont subi de plein fouet les effets de cette crise sanitaire mondiale qui a réduit leurs revenus et qui les a forcé à revoir leurs dépenses à la baisse.
La propagation rapide de l’épidémie a paralysé l’économie mondiale, faisant chuter le marché pétrolier avec une sévère baisse de la demande mondiale. Les cours ont atteint au début de la semaine dernière des niveaux inédits depuis 2002. Le confinement de la moitié de l’humanité a provoqué un choc historique, brutal, extrême et d’ampleur planétaire, pour le marché de l’or noir.
Sonatrach serre sa ceinture
Cette situation a mis le groupe pétrolier national dans une situation de crise majeure. Ce qui a poussé ses dirigeants à réduire de 50% le budget de 2020 et à reporter un grand nombre de projets d’investissement.
Le P-DG du groupe, Toufik Hakkar a souligné, dans une déclaration à la presse, que « Sonatrach est en passe de réduire toutes les dépenses qui n’impacteront pas le niveau futur de la production, dans le but de réduire les charges d’emploi de près de 30 %, à même d’atteindre l’objectif tracé à savoir 7 milliards de dollars ».
Il a indiqué aussi que « Sonatrach a entamé un programme de réduction des charges pour « assurer les recettes fiscales au Trésor public ». Une situation qui, si elle devait durer, peut entrainer des conséquences dramatiques non seulement pour la plus importante entreprise du pays mais aussi pour la principale ressource en devise de l’Algérie.
Sonelgaz sacrifie ses recettes
Face à la propagation de la pandémie, l’Algérie, pareillement à de nombreux pays, impose un confinement partiel pour l’ensemble des wilayas. Parallèlement à cette mesure, Sonelgaz a décidé de suspendre momentanément les procédures de coupure d’électricité et du gaz pour non-paiement de facture. L’envoi des factures a été lui aussi suspendu.
Le P-DG de cette entreprise a même appelé les citoyens à éviter de se déplacer aux agences. Il a en revanche appelé « les citoyens à une consommation rationnelle ».
Une décision qui risque d’affaiblir le groupe financièrement, au moment où les dettes de cette même entreprise se chiffrent à plusieurs milliards de dinars. Ceci, en plus de plus les 60 milliards de dinars de créances détenues auprès de ses clients publics essentiellement, dont des administrations et des institutions.
Ainsi, le prolongement de cette crise sanitaire a mis le groupe public dans une situation financière difficile, qui pourrait entraver le lancement de son nouveau business plan 2020-2026. Les dépenses du groupe ont été réduites de 1,3 milliard de dollar pour l’année en cours, selon les dernières déclarations du ministre de l’Energie.
Chute drastique des ventes de Naftal
La pandémie qui a imposé le confinement sanitaire, a causé le ralentissement du transport et même son arrêt pour certains secteurs. Ceci a réduit fortement la consommation des produits pétroliers, notamment les carburants, entraînant ainsi une baisse avoisinant les 50% du chiffre d’affaires de la Société nationale de commercialisation de produits pétroliers (Naftal).
Ainsi, la consommation des essences pour automobiles (Normal, Super et Sans Plomb) a baissé de 42%. La consommation du Gasoil a chuté de 43%, celle du Sirghaz (GPLc) à 43%, tandis que celle des lubrifiants (huiles) a baissé de 61%.
S’agissant des carburants destinés au transport aérien, la baisse de la consommation a atteint un taux de 87 %, tandis que le gasoil destiné à la marine a enregistré un recul de 79%.
Pour le fioul BTS, également utilisé par les bateaux, Naftal a enregistré une baisse de la demande à hauteur de 74%. La vente du bitume a aussi reculé de 45%, tandis que la baisse des ventes du gaz butane (bouteilles conditionnées) a connu un recul de 19%.