La direction de la Sonelgaz est accusée par le Snateg de violation des droits des travailleurs et d’entrave à l’activité syndicale.
La volonté affichée par le gouvernement d’Abelmadjid Tebboune de s’attaquer au dossier des projets non achevés confiés à des entreprises privées ainsi qu’au dossier de la surfacturation des importations a fait réagir le Syndicat national autonome des travailleurs d’électricité et du gaz (Snateg), qui souhaite vivement que le Premier ministre s’intéresse aussi à la gestion de la deuxième plus grande entreprise du pays à savoir la Sonelgaz.
Dans une lettre adressée à Abdelmadjid Tebboun rendue public le 24 juillet, le syndicat affirme que le group public Sonelgaz est « gangrené par la corruption ». « Le groupe Sonelgaz est également concerné par la corruption et la mauvaise gestion », peut-on lire dans le document rédigé le 20 du mois en cours. Il ajoute : « L’entreprise est prise en otage par un groupe de personnes qui ne s’intéresse ni aux travailleurs ni à l’avenir de du groupe. Leur seul souci c’est de préserver leurs intérêts personnels et les fonds des œuvres sociales ». Pour motiver Tebboune à s’intéresser à ce qui se passe à la Sonelgaz, les rédacteurs de la lettre ont tenu d’abord à exprimer leur soutien à la politique du gouvernement visant à redonner à l’Etat sa place méritée et à le libérer de « l’argent sale ». « Nous appuyons votre politique clairvoyante inspirée de la volonté du président de la République à libérer les institutions de l’Etat de l’argent sale », assure le syndicat.
En plus de la mauvaise gestion et de la corruption, la direction de la Sonelgaz est accusée par le Snateg de violation des droits des travailleurs et d’entrave à l’activité syndicale, tout en fermant les portes du dialogue. Des pratiques qui ont causé le licenciement de 40 délégués syndicaux et la poursuite de 500 autres devant les tribunaux en raison de leurs activités syndicales. « Après l’annulation de la marche de la honte le 20 juillet 2017 à Bejaia, nous souhaitons et espérons une réaction positive et juste de notre Premier ministre en faveur des travailleurs de Sonelgaz et notre syndicat Snateg », note l’organisation syndicale.
Pour afficher sa bonne foi, le Syndicat national autonome des travailleurs d’électricité et du gaz s’engage à geler ses actions de protestations (grèves, sit-in et arrêt de travail), et ce, si le Premier ministre donne une suite favorable à ses doléances.
Notons que depuis sa création, en décembre 2013, le Syndicat national autonome des travailleurs d’électricité et du gaz se bat pour une hausse importante des salaires de tous les travailleurs du secteur public de l’électricité et le gaz, ainsi que pour le respect des libertés syndicales notamment le droit à la grève et la reconnaissance des syndicats autonomes comme partenaire social à part entière dans les réunions de la tripartite. Le syndicat milite aussi pour le retrait du projet de révision du code régissant des relations du travail et le retour à l’ancien régime du calcul des retraites appliqué avant le 1er janvier 2017.