Les partis algériens de l’opposition n’ont pas pu profiter du recul de la majorité parlementaire. Abandonnés par leurs électeurs plus enclins à sanctionner par l’abstention.
La majorité parlementaire FLN-RND a reculé de 30 sièges passant de 291 à 261 sièges après le vote de ce 04 mai. Cela ne va pas pour autant profiter à l’opposition. D’abord parce que le sort des 33 sièges de l‘alliance MSP restent incertains puisque le pole dirigé par Abderrezak Makri n’exclut pas de rentrer dans un gouvernement élargit.
Ensuite et surtout parce que les résultats des partis réputés d’opposition ne sont pas de nature à construire une opposition parlementaire plus large que celle de la législature sortante. Une très grande partie des électeurs des partis de l’opposition n’a pas accompagné le choix de leurs partis de participer aux élections législatives. Cela n’a pas manqué de se faire ressentir dans les résultats.
Le FFS a reculé de 26 sièges à 14 sièges, une évolution attendue compte tenu du retour du RCD sur le même terrain électoral, mais les 9 sièges acquis par ce dernier n’empêchent pas un recul du total des deux partis. Les islamistes du MSP qui pouvaient escompter 47 sièges dans le cadre de l’alliance verte en 2012 se retrouvent avec 33 sièges, amputés d’une partie de leur influence à l’assemblée nationale.
De même le parti des travailleurs (PT) qui a basculé dans l’opposition en fin de législature va revenir dans la nouvelle assemblée avec 13 députés de moins passant de 24 à 11 sièges.
Les sièges flottants des petits partis et des indépendants
L’opposition politique traditionnelle sort affaiblie dans la nouvelle configuration de l’assemblée nationale. Elle ne peut réunir dans l’hypothèse de la fidélité de Makri au pacte de Zeralda, plus de 90 sièges en comptant le parti de Djaballah et d’autres petits partis liés au processus de Zeralda (coordination de l’opposition en 2014).
Les partis d’opposition peuvent s’appuyer sur les nouvelles dispositions constitutionnelles de mars 2016 pour mieux animer leur statut au sein de l’hémicycle. Le compte manquera pour autant, pour peser plus lourdement sur les choix de politiques publiques et de gouvernance de la majorité.
Pour cela il faudrait réussir à recruter des renforts politiques parmi les 25 petits partis qui ont obtenu entre un et deux sièges dans la nouvelle assemblée nationale. Les listes indépendantes ont également glanés 28 sièges et seront convoitées à la fois pour consolider la majorité FLN-RND-MPA-TAJ ou pour soutenir le rôle de trouble-fête auquel devra rester confinée l’opposition faute de présence forte à l’assemblée.
Les résultats par partis
– FLN: 164, dont 50 femmes.
– RND:97, dont 32 femmes.
– Alliance MSP:33, dont 6 femmes.
– Indépendants:28, dont 3 femmes.
– Parti TAJ:19, dont 4 femmes.
– L’Union Adala-Ennahda-Bina:15, dont 4 femmes.
– FFS:14, dont 3 femmes.
– Front El Moustakbal: 14, dont 2 femmes.
– MPA:13, dont 3 femmes.
– PT: 11, dont 3 femmes.
– RCD: 9, dont 3 femmes.
– ANR: 8, dont 4 femmes
– MEN: 4 sièges.
– Parti El Karama: 3 sièges
– PLJ: 2 sièges
– PJ: 2 sièges
– AHD 54: 2 sièges
– RNR: 2 sièges, dont 1 femme.
– El Infitah: 2 sièges.
– FMN: 2 sièges.
– FDL: 2 sièges.
– PNSD: 2 sièges.
– FNA: 1 siège.
– El Fadjr El Jadid 1 siège
– Mouvement El Islah 1 siège
– Alliance El Fath 1 siège
– FNJS 1 siège
– FAN 1 siège
– UFDS 1 siège
– FNL 1 siège
– PRA 1 siège
– UPRN 1 siège
– UNPD 1 siège
– MNTA 1 siège
– MCL 1 siège
– PJP 1 siège
– FJDPC1 siège.