Le RND d’Ahmed Ouyahia s’insère dans le « nouveau modèle économique » du gouvernement mais entend y apporter sa touche. Son programme économique accentue la tendance « protectionniste » qui prévaut au sein du pouvoir.
L’Algérie résiste grâce à ses réserves de change à la crise de la chute des prix des hydrocarbures qui ont ralenti le rythme des investissements publics mais il y a urgence à aller vers une transition économique qui « requiert des choix et une volonté politique » lit-on dans le programme du Rassemblement national démocratique (RND).
Ces « choix » et cette « volonté politique » doivent aller vers l’amélioration de la gouvernance à travers la « réforme du système bancaire et financier » et la » lutte contre la corruption, ainsi que les fraudes fiscales, douanières, ou commerciales ».
Le programme récuse « l’endettement extérieur », insiste sur la préservation de la balance des paiements du pays et les « traitement équitable » des entreprises publiques et privées.
Le RND prône d’accorder la priorité aux entreprises locales sur « les programmes publics d’études, de réalisations, ou d’acquisition des biens et services » et de créer une « obligation pour les entreprises étrangères d’investir avec des opérateurs locaux, dans le domaine où elles désirent obtenir des contrats en Algérie ».
Les entreprises étrangères qui exportent vers l’Algérie doivent respecter une obligation d’investir en Algérie « sous peine de perdre l’accès au marché national ».
Des licences et des taxes pour décourager les importations
Le programme prévoit des mesures protectionnistes de découragement des importations des biens et services disponibles locales à travers « licences d’importations » et « l’instauration de taxes additionnelles ».
Autre mesure phare préconisée : le report des échéances de l’ouverture du marché national au titre « des zones de libre- échange avec l’Union Européenne, le Monde arabe ou l’OMC, pour le parachèvement de la transition économique « .
Enfin, le RND prône une décentralisation des procédures pour l’investissement « sous l’autorité du wali », assurer une offre suffisante de foncier industriel à travers toutes les wilayas et une accélération de la réalisation de zones industrielles et de zones d’activités.
A une question sur la manière dont a été élaboré le programme économique et ceux qui y ont contribué, Seddik Chihab a mis en relief le poids du président du parti, M.Ahmed Ouyahia et des cadres du RND.
« Noust avons à la tête du parti un homme rodé dans le domaine de l’économie, ainsi que beaucoup d’économistes, experts, gestionnaires et professeurs qui ont contribué à la préparation de notre programme et notre vision économique ».
A une question sur le « nouveau le modèle économique », Seddik Chihab a indiqué que son parti y travaillera mais en y apportant sa touche propre en développant des approches différentes de ce qui existent actuellement. Le RDN souhaite que cette vision propre soit intégrée dans la vision globale du nouveau modèle économique.