Quatorze morts et 17 blessés dimanche 14 aout. Trois morts et 57 blessés le lendemain. Dix morts et 28 blessés mercredi 17 aout. Des chiffres qui traduisent une situation de catastrophe similaire à des constats journaliers de guerre.
Les chiffres sont en effet effrayants et font de l’Algérie l’un des premiers pays (aux cotés des pays arabes, tels que l’Arabie Saoudite et la Jordanie) ayants des « routes cimetières ». En 2014, la route faisait des morts à une vitesse de 01 mort/heure. En 2015, les Algériens auront enregistré 4 610 morts. Pour le premier semestre de l’année en cours, le Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR) fait état de 1 919 personnes tués sur les routes. Un chiffre en baisse par rapport au même semestre de l’année dernière, toutefois il est loin d’être réjouissant avec une moyenne de 12 morts et 160 blessés par jour, selon M. Nait El Hocine, président du CNPSR. De surcroit, on enregistre environ chaque année plus de 38 000 handicapés à vie, selon les services de la Gendarmerie nationale.
Une saison estivale 2016 ratée
En effet c’est une saison estivale ratée pour les autorités publiques, marquée par un échec de résultat. A l’issue d’un Conseil des ministres du 26 juillet 2016, le président Bouteflika aurait exhorté les services de sécurité routière à « redoubler d’effort notamment durant cette saison estivale » par une application avec rigueur de la législation pertinente, rapporte l’agence APS.
L’issue de ce Conseil des ministres aura été marquée par l’adoption d’un avant-projet de loi (qui sera soumis au vote du Parlement) visant le renforcement de la législation en la matière. Il est prévu la prise de mesures préventives touchant entre-autres la formation des conducteurs professionnels, ainsi que des mesures répressives à travers « le durcissement des classifications et des sanctions des délits et contraventions, ainsi que l’introduction du système de permis de conduire à points. » Ce projet de loi prévoit une augmentation des prix des amendes allant de 5 000 à 7 000 DA. Une mesure qui viserait, selon le Ministre de l’intérieur M. Bédoui, la réduction du coût de ce fléau (01 milliard de dollars). Ceci à travers la réduction de « l’intervention humaine dans le processus de constat des infractions » selon le Ministre.
L’état des routes, un facteur principal dans ces constats effrayants
Il y a parmi les observateurs et des chercheurs autour de ce « fléau meurtrier » qui pointent l’état mental des conducteurs algériens et le manquement au respect du code de la route. Si le facteur humain est difficile à cerner, celui des infrastructures routières est un élément matériel, aisément contrôlable.
La qualité des routes (nationales et autoroute) est loin d’être un élément positif dans la lutte contre ce fléau. Il suffit de prendre la route pour se rendre compte du nombre réduis des plaques routières ou des indications. Plusieurs accidents ont eu lieu à cause de l’absence d’indications pour annoncer des travaux. Un véritable danger de mort notamment pour ceux qui empruntent la route la nuit et qui découvrent (par surprise) de nouvelles balises ainsi que des déviations difficilement visibles.