Lors d’une audience accordée au Chef de la délégation de l’Union Européenne en Algérie, John O’Rourke, le ministre du Commerce par intérim a réitéré l’engagement de l’Algérie à mettre en œuvre les accords stratégiques conclus avec l’UE.
Les accords de libre-échange conclus entre l’Algérie l’Union européenne (UE) ne sont pas concernés par le système des licences d’importation. C’est ce qu’affirme le Chef de la délégation de l’UE en Algérie, John O’Rourke , dans un communiqué du ministère du Commerce repris par l’APS.
Selon la même source, le Chef de la délégation de l’UE en Algérie s’est montré « compréhensif quant aux mesures adoptées par le gouvernement algérien concernant le système des licences d’importation et des contingents tarifaires avec l’UE, d’autant que les accords de libre-échange conclus avec l’UE ne sont pas concernés par ces mesures ».
M. O’Rourke s’exprimait à l’occasion d’une audience que lui a accordée le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a affirmé, selon le communiqué, que « les mesures adoptées par l’Algérie pour la rationalisation des importations n’impactaient pas le niveau des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne ».
Il a expliqué que ces mesures avaient pour objet la rationalisation de la facture des importations et la protection du produit national et du consommateur, tout en réitérant l’engagement de l’Algérie à mettre en œuvre les accords stratégiques conclus avec l’UE ».
Le ministre a salué par la même occasion l’action commune des deux parties pour la réalisation de projets d’investissement mutuellement avantageux, ajoute le communiqué. Les deux parties ont également salué le niveau des relations entre l’Algérie et l’UE dans différents domaines.
Des mesures « protectionnistes »
L’Union européenne avait critiqué l’instauration du régime des licences d’importation par le gouvernement algérien dans un rapport sur l’état des relations entre les deux parties dévoilé lors de la 10e session du Conseil d’association Algérie-UE, tenue le 13 mars dernier à Bruxelles.
«En janvier 2016, l’Algérie a pris une série de mesures restrictives au commerce bilatéral avec l’UE sous forme d’introduction de licences d’importation non automatiques pour certains produits, tels que les voitures, le ciment et les ronds à béton. Ces mesures protectionnistes prises sans concertation préalable avec l’UE sont venues s’ajouter aux restrictions et entraves au commerce et à l’investissement déjà existantes, en rendant encore plus difficile le climat des affaires pour les opérateurs économiques européens», est-il écrit.
Selon ce rapport, les autorités algériennes ont expliqué que ces mesures sont « justifiées par les circonstances ponctuelles, telles que la chute importante du prix des hydrocarbures, la perte de recettes publiques qui en a résulté, ainsi que le déficit commercial croissant».
Pour juguler les importations dans un contexte marqué par la chute des revenus pétroliers, l’Algérie a introduit les licences d’importation sur certains produits qui pèsent sur la balance commerciale comme les véhicules, le ciment et le rond à béton et d’autres jugés superflus comme les fruits exotiques.
Le gouvernement avait décidé de soumettre tous les produits destinés à la revente en l’état aux licences d’importation (excepté les produits de première nécessité) avant de revenir sur sa décision.