Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé de geler toutes les activités syndicales du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes).
Dans une correspondance officielle faxée le mardi 20 février, à tous les établissements universitaires du pays, le département de Tahar Hadjar demande aux recteurs des universités et directeurs des instituts et écoles universitaires de suspendre jusqu’à nouvel ordre les activités des sections et structures du Cnes.
La raison invoquée : l’organisation syndicale en question vit depuis la fin 2016, un conflit organique interne qui a fait naitre deux directions en quête de légitimité. Selon le document qui porte la signature du chef du cabinet Boudjana Achour, les deux parties en conflit ont tenu deux congrès distincts à Constantine et Alger, respectivement en décembre et janvier.
Deux coordinateurs nationaux en l’occurrence Melit Abdelhafidh et Abdelmalek Azi ont été élus lors de ces deux congrès. «Nous avons informé les deux ailes de la décision de gel de leurs activités », lit-on dans la correspondance.
Aucune des deux parties n’a obtenu du ministère du Travail et de la Sécurité sociale les documents qui attestent le respect de la procédure légale exigée par la loi, précise le ministre de l’Enseignement supérieur qui note par ailleurs, que le dernier mot dans cette affaire revient au ministère de Travail.
Cette crise au sein du Cnes rappelle la grande dissidence qu’a connue ce syndicat en avril 2006. Une dizaine de sections du Cnes avait décidé de maintenir le mot d’ordre de grève illimitée – jugée illégale par un tribunal – malgré l’appel du coordinateur national du syndicat à la reprise du travail. Depuis cette affaire, les plus importantes sections du Cnes se sont retirées de la scène syndicale.