Les augmentations de salaires et d’autres dispositifs : prêt pour l’achat de véhicule à taux zéro pour des catégories de fonctionnaires, Ansej, etc., mesures prises dans le sillage des révoltes arabes, ont induit une demande supplémentaire ponctuelle qui s’est reflétée en 2011, 2012 et 2013. L’année 2012 a enregistré des importations exceptionnelles.
Les chiffres de 2014 sur les importations des véhicules publiées par le CNIS « montrent plus un retour à la normale après l’effet ponctuel des décisions gouvernementales de 2011 » qui ont vu le gouvernement entreprendre des mesures pour maintenir la paix sociale, estime dans une déclaration à Maghreb Emergent, l’expert financier Lies Kerrar. Selon lui, les augmentations de salaires et d’autres dispositifs (prêt pour l’achat de véhicule à taux zéro pour des catégories de fonctionnaires, Ansej, etc.), mesures prises dans le sillage des révoltes arabes, ont induit une demande supplémentaire ponctuelle qui s’est reflétée en 2011, 2012 et 2013. C’est l’année 2012 (et en partie 2011 et 2013) qui a enregistré des importations exceptionnelles, selon un graphique des importations en nombre de véhicules de 2010 à 2014, réalisé par le Cabinet Humilis Finance.
Le marché se porte bien
En moyenne annualisée, analyse le P-DG du cabinet Humilis, les importations de véhicules entre 2010 et 2014 ont augmenté de 10% par an. C’est beaucoup plus que la croissance du PIB (3,3% en 2012, 2,8% en 2013, et une prévision FMI de 4% en 2014), souligne Kerrar qui livre son analyse qui se résume au fait que le marché automobile se porte bien si on analyse en détail les chiffres. « En 2014 on aura importé une fois et demie le nombre de véhicules que l’on a importé en 2010. L’erreur était de penser que la croissance de 2012 allait se perpétuer », précise M. Kerrar.
L’Etat durcit l’activité d’importation de véhicules neufs
Les chiffres du CNIS (Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes) annoncent une forte baisse des importations de véhicules durant les 11 premier mois de l’année 2014 par rapport à la même période en 2013. Ces chiffres tombent au moment où le gouvernement somme les importateurs de véhicules neufs de se conformer au nouveau cahier des charges (en préparation) régissant l’agrément pour l’exercice de l’activité de commercialisation de véhicules neufs et l’activité du concessionnaire. En effet, un nouveau décret signé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sera suivi, dès le 2 janvier 2015, par un cahier des charges en guise de textes d’application, a indiqué, dans sa livraison de ce samedi, le quotidien Liberté. Selon la même source, un délai de 18 mois a été accordé aux importateurs de véhicules neufs afin de se conformer aux dispositions liées aux nouvelles conditions relatives aux infrastructures et à l’obligation de s’approvisionner exclusivement auprès du constructeur concédant et cela, à partir de la date de publication du nouveau cahier des charges. Selon notre confrère qui a consulté le document, le nouveau texte prévoirait que les concessionnaires importent des véhicules dotés d’équipements de sécurité, tel que rapporté par la première mouture remise en septembre dernier au gouvernement. « Autrement dit, en termes de sécurité, le prochain cahier des charges signera la fin du véhicule low-cost en Algérie », précise le journal.