L’objectif de l’étude est d’identifier quels sont les principaux déterminants des coûts de la prescription sur la base de l’exploitation des ordonnances reçues dans le cadre du tiers payant (ordonnances remboursables par la sécurité sociale), et archivées.
« Les prescriptions hospitalières reçues en officine ont un coût plus élevé de 4,59% que celles issues du secteur ambulatoire privé du fait que la sécurité sociale n’autorise pas la prescription de certains produits que par les praticiens spécialistes hospitaliers. Et si ce n’était pas cette exigence, la tendance aurait été inversée », a révélé une étude intitulée « Les déterminants des coûts de la prescription : le cas d’une pharmacie d’officine en Algérie », menée par le Dr Abdellatif Keddad, Hocine Gacem et Miloud Kaddar.
Cette étude est une collecte de données qui a été réalisée dans une pharmacie privée d’une ville moyenne de l’Est Algérien (Batna). C’est une analyse proposée sous une double dimension, socio-économique et pharmacologique. Son objectif est d’identifier quels sont les principaux déterminants des coûts de la prescription sur la base de l’exploitation des ordonnances reçues dans le cadre du tiers payant (ordonnances remboursables par la sécurité sociale), et archivées.
La ligne de prescription du secteur public est plus chère que celle du secteur privé. « Nous pouvons lier cet effet à celui des médicaments chers, relevant de la prescription hospitalière. Mais si on ne prend pas en compte les produits chers, la tendance est inversée : les ordonnances du secteur privé ont un coût plus élevé que celles du secteur public» note cette étude qui précise : « 7151,57 DA pour le secteur public vs 6 823,20 DA pour le secteur privé soit un écart de 4,59 %. Cependant, si l’on retire les prescriptions des médicaments chers cités précédemment (pour les 2 secteurs d’activité), on obtient de nouvelles valeurs qui inversent la tendance avec 5624,48 DA/ordonnance pour le secteur public vs 6607,48 DA/ordonnance pour le secteur privé soit un écart de 17,5% ».
Les paramètres augmentant le coût
Par ailleurs l’étude a souligné que, le paramètre âge augmente le coût des prescriptions avec un prix moyen de 7171,49 dinars algériens par ordonnance pour les plus de 40 ans contre un prix moyen de 6923,39 pour l’ensemble de la population. Les ordonnances destinées aux traitements des maladies chroniques ont été 8,3 fois plus élevées que celles des traitements aigus, alors que la classe oncologie s’est avérée être la plus chère avec une moyenne de 24 398 DA par ordonnance.
Notons que les auteurs de l’étude soulignent que ce « travail n’est toutefois pas représentatif car il ne porte que sur une officine, une année et uniquement les patients assurés sociaux bénéficiant du tiers payant ». « Il y a un immense besoin d’une enquête nationale sur l’accès aux soins, sur les dépenses des ménages et la consommation des soins et des produits de santé » pour permettre de disposer de données fiables « nécessaires au pilotage éclairé et pas seulement non administratif du secteur pharmaceutique et du système de santé », conclut l’étude.
Algérie : Les coûts des ordonnances hospitalières sont plus élevés que ceux du privé (étude)