L’Algérie très exigeante sur la qualité du blé, s’est détournée de la récolte française, jugée de qualité médiocre. Conséquence, les exportations françaises de blé vers l’Algérie ont baissé de 41 % en une année.
Les exportations françaises de blé vers l’Algérie ont fortement reculé. Au 8 décembre, la France, premier fournisseur de l’Algérie en blé tendre, n’a exporté que 1,3 million de tonnes de blé contre 2,2 millions au 1er décembre de l’année dernière, selon les statistiques de l’établissement public FranceAgriMer. Soit en baisse de 41 % en une année.
En raison de la mauvaise qualité de la récolte de blé de cette année, l’Algérie s’est montrée réticente au début de la récolte avant d’afficher un refus catégorique pour le blé français. D’autant que les céréaliers français ont décidé de mélanger un blé d’importation à sa propre récolte- de mauvaise qualité- pour honorer son contrat avec l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
Ce dernier a rejeté cette offre arguant que ses appels d’offres interdisent tout approvisionnement en blé d’origine mixte. Le ministre de l’Agriculture, Abdelouahab Nouri a cautionné la position de l’Office en déclarant à ce sujet, début septembre : « Il y a des règles, des cahiers de charges à respecter et des organes chargés du contrôle des produits que nous importons (…) Ne croyez pas que notre pays importe du n’importe quoi ».
La France a ainsi perdu durant cette saison l’un de ses importants clients. L’Algérie, un des plus grands importateurs mondiaux de céréales avec 10 millions de tonnes par an, doit importer plus cette année en raison de sa mauvaise récolte
9 % de baisse pour les exportations de blé
Conséquence de la perte de cet important client, la France n’a exporté que 3,6 millions de tonnes de blé depuis le début de la commercialisation de la récolte 2014/2015, « soit 9% de moins que l’an dernier à date équivalente », selon Olivia Le Lamer, chef de l’unité “grandes cultures” de FranceAgriMer.
FranceAgriMer estime que la France devrait pouvoir exporter environ 16,5 millions de tonnes de blé sur l’ensemble de la campagne, contre plus de 19 millions l’an dernier. Traditionnellement premier exportateur de céréales de l’Union européenne, la France doit ainsi se contenter de la deuxième place avec 25 % des ventes, derrière la Roumanie (31 %).
La France peut se consoler toutefois d’une meilleure vente au Maroc (300.000 t contre 100.000 l’an dernier) et surtout de compter parmi ses clients, pour la saison 2014/2015, l’Egypte, l’autre grand importateur de céréales au monde qui a importé 800.000 tonnes de blé français. De petites quantités ont été, par ailleurs, expédiés vers la Thaïlande, la Corée du Sud et les Etats-Unis. Insuffisant pour écouler un stock de blé évalué 4,5 millions de tonnes, contre 2,3 l’an dernier.
