A la fin de 2014, les importations algériennes de matériaux de construction étaient en hausse avec 3,65 milliards de dollars contre 3,4 milliards de dollars en 2013, mais la tendance a commencé à s’inverser à partir du premier trimestre de 2015.
Des responsables et des experts du secteur du bâtiment attribuent la réduction de la facture d’importation des matériaux de construction aux mesures d’encouragement de la production nationale qui ont favorisé la disponibilité des matériaux fabriqués en Algérie, dont la part dans les projets de construction est désormais supérieure à celle des produits importés.
A la fin de 2014, les importations algériennes de matériaux de construction étaient en hausse avec 3,65 milliards de dollars contre 3,4 milliards de dollars en 2013, mais la tendance a commencé à s’inverser à partir du premier trimestre de 2015.
Au cours des huit premiers mois de 2015, les importations de matériaux de construction se sont élevées à 1,7 milliard de dollars contre 2,38 milliards de dollars, soit une baisse de 28,66 %, selon les statistiques des Douanes.
Le secrétaire général du ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, Nasreddine Azem, a précisé, dans une déclaration à l’APS, que la réduction des importations algériennes de matériaux de construction s’expliquait par la disponibilité des produits fabriqués localement.
Pour le responsable, l’instruction adressée par le ministre du secteur, Abdelmadjid Tebboune, aux entreprises nationales en décembre 2014 y a aussi grandement contribué.
L’instruction oblige les entreprises de construction à utiliser des matériaux de construction de fabrication nationale dans la réalisation des différents projets financés totalement ou partiellement par l’Etat, a-t-il précisé, ajoutant que les entreprises qui ne respectent pas cette obligation s’exposent à de sévères sanctions.
L’instruction vise essentiellement à promouvoir la production nationale mais surtout à réduire la facture d’importation des matériaux de construction, notamment dans le contexte de la chute des prix du pétrole.
Les chantiers de construction de logements et d’équipements publics reposent désormais à 90% sur les produits fabriqués localement, a fait savoir le secrétaire général du ministère de l’Habitat, soulignant que l’Etat avait consacré d’importants moyens financiers au financement des investisseurs dans le secteur des matériaux de construction.
Selon lui, « cette instruction est de nature à protéger indirectement l’activité de ces investisseurs et à assurer leur pérennité ».
Les entreprises de construction engagées dans la réalisation de projets publics sont tenues de respecter les conditions imposées par le ministère quant au choix des matériaux, a affirmé M. Azem.
Soutien à la filière de production des matériaux de construction
Le même responsable a ajouté que le ministère oeuvre à l’application stricte de l’instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal et à la mobilisation des directeurs exécutifs, des bureaux d’études et des organismes chargés du contrôle technique autour du suivi des chantiers.
Selon M. Azem, « le produit local est disponible et à des prix abordables ». « Le ministère n’a reçu jusque là aucune plainte faisant état de pénurie en la matière », a-t-il précisé insistant sur la qualité des matériaux de construction produits localement.
Le président du Conseil national de l’ordre des architectes Djamel Chorfi a indiqué, pour sa part, que le produit local couvre aujourd’hui les quantités supplémentaires importées grâce à « l’aide financière importante dont ont bénéficié les investisseurs dans le domaine de la production des matériaux de construction ».
M. Chorfi estime qu’il est possible pour les promoteurs de projets privés de renoncer progressivement aux matériaux de construction d’importation après le regain d’activité enregistré par la production locale.
Le directeur général de l’activité « bétons et granulats » du groupe Lafarge Algérie Sofiane Ben Maghnia, a indiqué qu’une légère hausse de la demande sur les produits du groupe a été enregistrée dernièrement, soulignant que les produits du groupe sont faits à partir de matières premières locales.
M. Ben Maghnia a précisé que cette instruction permet aux investisseurs dans ce domaine de réaliser des gains, de préserver la pérennité de l’activité et d’accélérer la cadence dans la réalisation des projets.
Le groupe Lafarge Algérie produit 8,5 millions de tonnes de ciments (tous types) par an. De nouvelles unités seront ouvertes à l’instar de la cimenterie de Biskra dont la mise en service est prévue pour juillet 2016 avec une capacité de production de 2,7 millions de tonnes par an.
Outre les cimenteries de Mascara et de Msila, Lafarge Algérie possède également en partenariat avec le groupe industriel Ciments d’Algérie (Gica) la cimenterie de Meftah (Blida).