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Algérie: les jours de Haddad à la tête du FCE sont-ils comptés ?

Par Amar Ingrachen
août 6, 2018
Algérie: les jours de Haddad à la tête du FCE sont-ils comptés ?

Selon certaines sources, « on ne veut pas délivrer au FCE l’agrément lui permettant d’obtenir le statut de syndicat pour mettre Ali Haddad sous pression et l’affaiblir devant ses adversaires à la veille de la fin de son mandat».
Le mandat de Ali Haddad à la tête du FCE (Forum des chefs d’entreprise) expire en novembre prochain, occasion à laquelle les membres de cette organisation patronale auront à élire un nouveau président ou à reconduire l’actuel. Toutefois, il se pose un problème réglementaire qui pourrait induire le report de cette échéance à une date ultérieure mais qui peut aussi signifier la fin politique du puissant patron de l’ETRHB. En, effet, il y a près de sept mois, le 20 janvier 2018, les membres du FCE ont décidé à l’unanimité de transformer le statut juridique de l’organisation, jusque-là une association, pour en faire un syndicat patronal. Cette décision a été prise pour permettre au FCE de jouer un rôle institutionnel et de se déployer à l’international. « Une association agréée au sens de la loi n°12-06 du 12 janvier 2006 n’a ni compétence, ni capacité à être représentée au niveau institutionnel pour discuter ou négocier des dispositions relevant du domaine économique et social », a reconnu alors le Conseil exécutif de cette association. Depuis, bien des eaux ont coulé sous les ponts sans que le FCE ne communique sur son nouveau statut. Situation de blocage, dit-on-on.
Veut-on lâcher Haddad ?
Le fait que le FCE, organisation patronale si puissante que certains hommes politiques qualifient ses membres d’oligarques, n’ait pas obtenu sur le champ son agrément alimente toutes sortes de rumeurs. Certaines langues parlent de blocage politique dû à « un lâchage » de Ali Haddad par les cercles de décisions qui lui étaient jusque-là acquis. « On ne veut pas délivrer l’agrément du FCE en tant que Syndicat pour mettre Ali Haddad sous pression et l’affaiblir devant ses adversaires à la veille de la fin de son mandat. Il y a une volonté de le neutraliser pour qu’il ne renouvelle pas son mandat », nous assure une source proche du FCE qui insiste néanmoins sur le fait Haddad ne pose pas problème en tant qu’individu et que c’est le fait qu’il fasse tout le temps l’objet de critique dans les médias qui met en gêne ses collègues. « Le FCE a besoin de sérénité pour avancer. Il ne peut pas enclencher une dynamique économique pérenne avec une direction qui ne suscite pas l’adhésion de la population. Et c’est en cela que Ali Haddad, qui est souvent critiqué dans la presse et sur les réseaux sociaux, met dans la gêne certains membres du Forum », nous assure la même source non sans préciser que malgré tout, le P-DG de l’ETRHB compte toujours des soutiens aussi bien au sein du FCE que dans les milieux politiques.
« Le FCE est dans une situation ordinaire »
Une source de l’intérieur du FCE affirme tout le contraire de ce qui se dit sur Ali Haddad et la transformation du FCE en syndicat. « Contrairement à ce qui se dit dans la presse, l’Assemblée Générale qu’a tenue le FCE en janvier dernier n’a à aucun moment dissous le FCE. Elle a validé l’option de changement de statut, validé les statuts et donné un mandat au président pour engager le processus de transformation. La presse était présente», assure-t-on. Mais pas seulement. En effet, toujours selon notre source, « le dossier a été déposé au ministère il y a moins d’un mois et demi et non pas depuis huit mois comme l’ont écrit certains journaux », ajoute la même source. Le Secrétariat général du ministère du Travail, appelé pour confirmer l’information, a indiqué que le FCE n’a effectivement déposé son dossier que depuis quelques semaines, ce qui infirme les informations circulant à ce sujet. « Un mois et demi ce n’est rien. Il y a des organisations qui ont fonctionné avec de simples récépissés durant des années. Le FCE est dans une situation ordinaire. Nous n’avons pas encore eu notre récépissé. Les services du ministère du Travail vérifient d’abord que tout est réglé et que le dossier est complet. A partir de là, on donne un récépissé», promet notre source.

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